Cisco donne la parole aux diffuseurs et acteurs de la transformation numérique (Table ronde 2)

Intitulée « Les nouveaux modes de consommation du sport », cette deuxième table ronde organisée par Cisco, sponsor officiel des Jeux olympiques de Paris 2024, en collaboration avec Mediakwest, a tenté de dégager quelques tendances à l‘heure où le sport demeure pour les chaînes linéaires, mais pas que pour elles, une pépite.
Deuxième table ronde organisée par Cisco, sponsor officiel des Jeux olympiques de Paris 2024, en collaboration avec Mediakwest © DR

 

Les nouveaux écrans, l’OTT, le streaming ont multiplié la potentialité de conquérir de nouveaux publics. Et tout cela est aussi sous-tendu par les évolutions technologiques, l’encodage, d’autres formes pour distribuer ces contenus. On parle aussi beaucoup de l’hybridisme entre la technologie et le lieu physique, l’arène sportive, la consommation domestique. Étaient présents à nos côtés Jean Delestre, directeur des opérations de France TV numérique ; Julien Signes, Senior Vice President et General Manager Video Network chez Synamedia; Thierry Boudard, CEO de Sportall; Christophe Messa, Head of Marketing de Wildmoka et Marc de Monvallier, directeur délégué Partenariats à la Fédération française d’athlétisme.

 

Mediakwest partenaire de cette journée de conférence au cœur de Roland Garros, orientée sur les évolutions des environnements broadcast et du sport. © DR

Ma première question s’adresse à Christophe Messa. Je disais en introduction que les chaînes premium restent une chasse gardée pour le sport, les grands événements sportifs, qu’il s’agisse de la Coupe du monde de football ou de rugby, des JO, etc. Demeure toutefois la problématique de comment produire une fois et multidiffuser, comment réaliser cette économie sur les moyens, les technologies et comment y répondre ?

Christophe Messa : Vaste question, parce qu’il y a vraiment énormément de cas d’usages autour du sport. Si on parle pour quelques-uns, un premier cas consiste à utiliser le contenu qui a été produit et à le proposer à nouveau, typiquement pour des usages très rapides, des petits moments de match. La première partie consiste à prendre un programme fini et à le distribuer sur différentes plates-formes sociales, multimédias. Ensuite, il y a tout un pan qui consiste à faire de l’hyperdistribution, de la multidistribution. C’est le cas de Roland-Garros. J’ai une ou deux chaînes linéaires et je veux diffuser les cours secondaires sur ma plate-forme OTT. C’est typiquement ce cas de figure qui est autorisé par le digital. Avec le digital, je peux faire participer mes athlètes et faire en sorte qu’ils puissent relayer l’événement ; même chose pour les marques.

 

Christophe Messa, directeur du marketing de Wildmoka © DR

France Télévisions travaille de façon assez proche avec Wildmoka. Justement, sur l’exemple de Roland-Garros, qu’est-ce qui a été déployé, comment gérez-vous ces multiples fenêtres ?

Christophe Messa : Autant pour Roland-Garros que pour les JO, nous avons tendance à tout distribuer. Nous avons les flux premium qui se retrouvent sur la TNT, ensuite on donne à l’internaute le choix de regarder le cours, la discipline qu’il veut, quand il veut. Nous sommes toutefois limités en matière de droits que nous partageons sur Roland-Garros avec Amazon. Nous n’avons plus l’exclusivité, la distribution de tous les cours. C’est triste, mais c’est ainsi. Nous offrons le plus de disciplines et d’événements possibles en simultané.

© DR

 

Entre la scène principale, les cours annexes et ce qui peut être produit directement par le public ou les joueurs sur les réseaux sociaux, comment s’articulent ces productions ? Y-a-t-il une montée en puissance ? Est-ce en concurrence d’un match traditionnel ?

Christophe Messa : Non, ce n’est pas en concurrence, davantage en complément. Ce n’est pas forcément sur nos offres en direct, mais sur toute la partie « community management », sur les différents réseaux sociaux. Tout n’est pas encore forcément intégré directement sur les sites de France Télévisions, mais ce sont des choses qui arrivent.

 

Julien Signes, vice-président principal et directeur général du
réseau vidéo chez Synamedia © DR

Julien Signes, vous êtes un optimiseur de bande passante depuis un certain temps. Comment voyez-vous justement ces évolutions sur la consommation et que pouvez-vous apporter ?

Julien Signes : Nous assistons au phénomène multiécran, multiréseau. Plusieurs problématiques sont particulièrement présentes en sport. La première porte sur la qualité : ce qu’il faut, c’est de la qualité, laquelle est liée au coût du réseau. Ensuite, existent des problèmes de latence. Un des challenges est qu’en multidiffusion les personnes qui regardent sur leur iPad, via Amazon ou France Télévisions, aient la même chose, au même moment, en direct broadcast. Cela pose tout de même, notamment pour des événements live, de vraies problématiques. Comment diffuser à tout le monde sur plein de réseaux et supports un signal de bonne qualité, avec une synchronisation raisonnable et à la bonne échelle ?

 

Combien de temps faut-il pour développer un codec et qu’il prenne sa place sur le marché ?

Julien Signes : C’est très lent parce qu’il faut que ça soit présent partout, comme le HEVC qui est un standard depuis six ou huit ans. Les progrès technologiques sont réels, mais mettent du temps, comme pour la 4K. Il y a une inertie parce que le parc est installé et que les acteurs ne veulent pas changer leurs décodeurs. Nous sommes dépendants des diffuseurs, des professionnels du contenu. Autrement dit, nous sommes obligés de considérer un parc hétérogène, d’où les problématiques compliquées des multiécrans. En toile de fond, se pose le coût de l’infrastructure. On parlait de streaming. On peut aussi mentionner des problématiques de coûts d’empreinte carbone.

 

Thierry Boudard, CEO de Sportall © DR

Thierry Boudard, vous êtes un nouvel entrant sur un marché existant, avec peut-être d’autres types de valeurs… Comment jugez-vous ces modes de consommation qui évoluent ?

Thierry Boudard : Nous avons fondé Sportall justement pour adresser les nouveaux modes de consommation du sport, cibler un public plus jeune. Le nôtre affiche une moyenne d’âge de 32 ans. Nous avons touché notre cible majoritairement avec du live. Contrairement à ce que pensent certains, les jeunes regardent du live. Bien sûr, ils aiment les programmes courts, mais ils regardent du live. Il faut jusque que nous amenions le live là où ils sont, autrement dit sur leur smartphone, et pas sur une chaîne télé ou un média particulier. Nous avons dû travailler sur des moyens de multidiffusion, c’est évident, et également sur des moyens de captation sans limite sur les types de captation. Il faut savoir produire de petits événements, mais qui peuvent faire beaucoup d’audience parce qu’ils n’ont jamais été diffusés à la télé et qu’ils ont une grosse base de fans, mais avec un tout petit budget. Il faut aussi savoir produire du broadcast pour une chaîne de télévision, parce que l’audience, le budget sont là et que le prestige de l’événement le requiert. Il nous faut donc une grande flexibilité de production, savoir diffuser sur n’importe quelle plate-forme, dans n’importe quel format et savoir gérer un nombre quasi infini de sources live en parallèle, pendant qu’on gère un nombre quasi infini de distributions.

Partant de cet objectif-là, nous avons créé une plate-forme, vous l’aurez deviné, 100 % cloud. À partir du moment où le signal sort de la prod, la régie sur place, c’est du cloud. Sportall n’a acheté aucun serveur (désolés pour Cisco !), ni de caméra, mais cela ne nous empêche pas de travailler ensemble ! Cela dit, nous produisons plus de 500 événements par an, en diffusons plus de 1 000, soit une soixantaine de sports différents avec des audiences très variables, bien sûr, en fonction des sports et des événements. Certains sont vraiment tout petits, mais tout le monde est bienvenu chez Sportall. Tout simplement parce qu’avec une plate-forme 100 % cloud, nous n’avons pas d’investissement à amortir, nous n’avons pratiquement que les coûts de la consommation et un peu de prod. Mais comme je vous le disais, nous sommes capables de descendre très bas en production, donc de créer de nouveaux types de captation.

Nous travaillons justement avec Cisco sur ce qu’on appelle une « fan zone TV », pour être capables de filmer avec des moyens extrêmement légers comme un smartphone. Nous utilisons les moyens de captation des réseaux sociaux, c’est-à-dire les smartphones, mais nous ramenons tout cela vers une plate-forme centrale pour donner finalement à l’éditeur tout ce contenu. L’objectif est qu’il en fasse un programme de grande qualité et éditorialisé, un storytelling plus large que juste la pose de caméras dans un stade, d’aller récupérer des images des fan zones, de vestiaire ou de tout site qui fait partie d’un événement. Sur des événements comme Paris 2024 ou la Coupe du monde 2023, il ne s’agit pas uniquement d’athlètes courant dans un stade, mais de milliers de personnes qui ont organisé ces compétitions. C’est aussi cela qu’il nous faut montrer, c’est aussi ça le sport.

 

Les cars restent des outils solides pour la captation des grands événements sportifs. © DR

 

Quelles sont les principales contraintes techniques ou économiques auxquelles vous êtes confrontés ?

Thierry Boudard : Il restera toujours la contrainte économique de la production, impossible de réduire ses coûts à zéro. Forcément, il faut de la qualité. Cela, même si les critères d’exigence des jeunes qui consomment sur un smartphone sont un peu moins élevés que ceux de la population habituée au grand écran. En vérité, nous livrons, dans un cas comme dans l’autre, la même qualité. Cette première contrainte touche au budget, à la qualité de captation. Les commentaires sont également super importants. Impossible d’aller vers des caméras soi-disant automatiques avec de l’IA car pour l’instant cela ne fonctionne pas, surtout pour de l’athlétisme ou de la voile. La captation est la grosse contrainte, il faut y travailler pour réduire les coûts, mais sans toucher à la qualité et au plaisir du téléspectateur. L’autre contrainte, c’est savoir faire de la qualité sur toute la chaîne de distribution jusqu’au streaming, jusqu’à un petit appareil. Comment faire pour amener émotion et plaisir sur un petit écran, c’est une vraie question. C’est là où il faut aller travailler le contenu, peut être différemment, et proposer un édito quelque peu différent, un contenu adapté à ce mode de consommation et au public jeune ou très jeune qui visionne tout sur un petit écran. Il faut peut-être raconter les histoires différemment. C’est l’autre contrainte et c’est un métier que nous apprenons peu à peu chez Sportall.

 

Marc de Monvallier, directeur
délégué chargé des partenariats à la Fédération Française d’Athlétisme. © DR

Marc de Monvallier, à la Fédération Française d’Athlétisme, comment vous adressez-vous à vos licenciés et à vos fans ? Avez-vous une chaîne ? Quelle est votre stratégie ?

Marc de Monvallier : Nous sommes partis sur un modèle assez classique de fédération. Nous avions un diffuseur linéaire avec un contrat, tous les quatre ans nous lancions un appel d’offres. Sont passés par là le Covid, les bouleversements des droits télévisuels. Nous avons alors ressenti le besoin de nous automatiser, de créer nous-mêmes de la valeur sur ce secteur. Aujourd’hui, nous avons une offre linéaire avec France Télévisions nous permettant de nous adresser à l’audience la plus large. Depuis juin 2021, nous développons en outre la chaîne Athlé TV qui a vocation à répondre vraiment aux attentes des fans. Nous nous intéressons à une niche de fans d’athlétisme en lui proposant le maximum de contenus sur leur sport. Ce que cherchent les fans aujourd’hui, c’est du contenu de qualité, bien produit et surtout facile en termes d’accès. Aujourd’hui, si le fan d’athlétisme se connecte sur Athlé TV, il sait qu’il y trouvera la compétition qu’il cherche à regarder. Ça a été un grand enjeu ! Après un an et demi d’existence, nous diffusons une soixantaine de live par an. Nous avons dû apprendre avec ce nouveau modèle un certain nombre de métiers. Nous étions des ayants droit d’un contenu, d’un événement que nous confiions à une chaîne de télévision qui le produisait, l’éditait, le diffusait. Nous avons dû apprendre à devenir aussi producteur, broadcaster, éditeur et distributeur de nos événements. Évidemment, l’enjeu est de trouver les bons partenaires, de s’associer aux bonnes personnes pour développer un certain nombre de compétences. Nous sommes contents de notre choix, que de nombreuses fédérations ont suivi. Il nous permet de toucher une nouvelle audience ; la moyenne d’âge sur Athlé TV étant de 29 ans, ce qui est hyper satisfaisant au regard de la moyenne d’âge d’audience à la télévision. Évidemment, ces nouveaux modes sont complémentaires des modes de consommation anciens du sport, lesquels existent toujours. Le cœur de nos attentes se situe aussi sur ce secteur.

 

Quel est le business model, la monétisation ?

Marc de Monvallier : C’est l’enjeu numéro un aujourd’hui, comme pour tous les ayants droit je pense. Nous avons un modèle qui est gratuit pour nos licenciés, il est supporté par le coût de la licence, ce qui nous permet d’avoir des moyens assez importants. Il est payant pour les non-licenciés via un abonnement de 5 euros par mois. Nous partageons les revenus de ces abonnements avec Sportall. Évidemment, par rapport aux coûts de production, notamment ceux de l’athlétisme, encore aujourd’hui nous ne sommes pas parvenus complètement à l’équilibre. Nous cherchons les bons leviers pour créer un modèle économique. Les coûts de production en athlétisme sont très importants, c’est un sport qui supporte assez mal la sous-production. Nous étions de plus très mal habitués, puisque nous travaillions avec des super diffuseurs qui nous amenaient un beau car, dix-huit caméras… Si vous filmez demain un 100 mètres de dos avec une seule caméra, ça n’ira pas. C’est notre principal challenge. Le modèle est en train de se créer, mais clairement il y a une logique d’investissement, au début, qui est très importante. Je pense qu’elle est plus facile à supporter pour une fédération parce que cela fait aussi de la valeur pour le licencié, pour nos clubs, qu’on diffuse une vingtaine de championnats de France, les soixante sports déjà évoqués. Nous diffusons une vingtaine de multinationaux et de championnats internationaux. Nous créons aussi de la valeur de manière beaucoup plus large pour tous les écosystèmes.

 

Sportall propose une approche différente des plates-formes avec une offre énorme en termes de disciplines sportives représentées. © DR

 

Même question pour vous, Christophe Messa. Quel est le modèle économique de Wildmoka ? Comment travaillez-vous avec vos clients ? Avez-vous une vision sur les business models possibles ?

Christophe Messa : Nous sommes une plate-forme SaaS 100 % cloud. Nous avons un modèle de souscription avec nos clients. Par contre, nous n’avons aucun droit de regard sur leur façon de l’utiliser, leurs investissements dans le digital, mais on peut regarder ce qu’ils font. Nous y sommes très attentifs parce que c’est important. On voit de tout, et souvent tout est drivé par leurs propres stratégies digitales. On trouve, par exemple, des fédérations dont un des principaux objectifs sera de populariser leur sport. Dans ce cas, c’est vraiment la partie diffusion gratuite et au plus grand nombre qui est importante. Il y a des cas de figure dans lesquels le sponsoring va être très important. Typiquement, on a vu pas mal d’exemples aux USA sur le golf dans lesquels il y avait vraiment une stratégie, pour diffuser du contenu sur les réseaux sociaux, en lien avec des contenus diffusés sur leur propre plate-forme OTT. Typiquement, ce sont des stories sur Instagram à raison d’une vingtaine par jour. Elles commencent par la partie émotion pendant deux ou trois secondes, pour ensuite passer trois-quatre secondes de sponsoring avec un portrait type de marque, pas forcément les mêmes en fonction des comptes Instagram sur lesquels elles sont publiées ; puis le résumé de l’action qui a amené à cette émotion. Il y a vraiment plein de types de monétisation différents. Évidemment, il y a des classiques qui seront simplement streamer live avec l’insertion de publicités contrôlées depuis notre plate-forme. Il n’y a pas de limite à l’imagination relative à ce qu’on peut faire des images sur le digital.

 

Voyez-vous des marques hors sport ou des équipementiers qui seraient intéressés par lancer leurs propres chaînes, telle Adidas, Red Bull ? Quelle est votre vision sur ce point et comment voyez-vous ces grandes marques qui veulent prendre une part du gâteau ?

Christophe Messa : Plusieurs choses. Typiquement, nous comptons Red Bull parmi nos clients, une marque très particulière. Ce qu’on a vu sur du biathlon récemment, c’est un des sponsors principaux qui a publié des contenus sportifs, des moments directement sur ses réseaux sociaux, ce qui est assez rare. Nous essayons de voir si c’est une « trend » ou juste le « community manager » de cette marque qui a une idée ce week-end-là ! C’est intéressant, c’est le cas de figure du sponsor principal d’un événement, d’une compétition, donc typiquement c’est le championnat du monde de biathlon sur Canalsat qui publie le contenu directement. C’est assez rare, la plupart du temps on voit de la publicité créative, mais traditionnelle, dans laquelle, moi en tant que marque, je m’associe à un événement particulier.

 

Jean Delestre, responsable d’exploitation de France TV numérique © DR

Jean Delestre, quelle place occupe France TV Numérique au sein de la galaxie France Télévisions ? Y a-t-il a une complémentarité ? Élargissez-vous les audiences ? Êtes-vous jugé comme un extraterrestre si les rédactions sont différentes ? Quel est votre vécu ?

Jean Delestre : En fait, nous sommes là pour effectivement mettre en musique les ambitions de la direction. Le service public s’adresse à tous les citoyens français, il se doit de répondre à leurs envies et besoins. Nous avons aussi des objectifs d’audience. Nous avons par ailleurs une mission importante en termes d’optimisation financière. Au numérique, nous avons une stratégie d’hyperdistribution, nous avons commencé à monter des infrastructures substantielles en propre, notamment avec Cisco. Nous sommes en train d’hybrider tout cela : nous continuons à travailler avec notre CDN traditionnel, mais commençons aussi à monter, comme Canal+ il y a quelques années, notre propre plate-forme de CDN. Nous travaillons également avec les différentes équipes de l’innovation afin de leur apporter les moyens techniques dont elles ont besoin pour leurs expérimentations et pour voir un peu comment les PoC peuvent se transformer en prod. Je dirais que, du moins à l’exploitation numérique, nous sommes vraiment à la croisée des chemins. Nous sommes consultés bien en avance de phase sur l’ensemble des projets, des initiatives. Nous sommes vraiment impliqués de A à Z dans la chaîne, jusqu’au suivi, aux optimisations techniques et financières.

 

Julien Signes, nous avons évoqué, lors de la précédente table ronde, la question de l’empreinte carbone. Synamedia est-elle sollicitée en la matière ? Que pouvez-vous apporter ?

Julien Signes : Nous sommes concernés, tout comme nos clients. La migration vers le cloud est effectivement une des voies pour ce qui est du streaming. Ceci dit, des architectures très particulières sont à mettre en place pour faire cela sans utiliser du matériel, du data center de façon inconsidérée, notamment pour tout ce qui est du live streaming. Nous avons mis en place quelque chose de très particulier permettant d’utiliser des ressources de streaming uniquement quand on les regarde. Cela paraît bête, mais quand vous regardez des gens qui font du 24 heures-7 jours, ils ont parfois des centaines ou milliers de chaînes, et quand vous prenez un cycle de 24 heures, tout le monde ne regarde pas toutes les chaînes dans toutes les résolutions, toutes les 24 heures. Pourtant les infrastructures classiques de processing dans le cloud font que tout est processé juste au cas où quelqu’un regarderait. C’est pourquoi nous mettons en place des architectures très particulières, – c’est unique – pour justement réduire drastiquement, en divisant parfois par dix la nuit, les coûts carbone et monétaire de ce streaming. Nous avons une vraie problématique et on l’entend de plus en plus. On le voit sur le 8K. Nous faisons du 8K dont nous ne sommes pas forcément très heureux, mais on voit cette problématique arriver de plus en plus.

 

Sillnetwork, spécialiste en intégration réseaux et sécurité, a contribué à l’élaboration de ces tables rondes. Pierre Piton (directeur général) : « Stillnetwork accompagne régulièrement ses clients médias et sport dans leur transformation digitale. Partenaire de Cisco, nous avons la capacité d’amener l’expertise IP au sein d’environnements broadcast. »

 

Extrait de l’article paru pour la première fois dans Mediakwest #50, p. 104-114