Le chef opérateur de La Belle et la Bête livre ses secrets

12 février dernier,
bandeau la belle948X285.jpg

Diplômé de l’Institut national supérieur des arts du spectacle et des techniques de diffusion (INSAS), Christophe Beaucarne a débuté sa carrière en 1990.

En 2011, il a été honoré du prix Magritte de la meilleure image pour Mr. Nobody de Jaco van Dormael. Il a également été nominé à deux reprises pour le César de la meilleure photographie : une première fois pour Coco avant Chanel (2009) d’Anne Fontaine et la seconde fois pour Tournée (2010) de Mathieu Amalric.

 

En prenant en charge la direction de la photo du film de Christophe Gans, il a participé a une production ambitieuse à l’échelle du paysage cinématographique français… Ce film, qui a bénéficié d’un budget global de 33 millions d’euros et 57 jours de tournage, a été principalement tourné en studio, en Allemagne. Christophe Beaucarne, qui a opté pour la caméra Sony Ciné Alta F65, retrace son expérience …

 

 

Quels étaient les enjeux photographiques de ce film ? Et en quoi la F65 vous a aidé ?

L’idée était vraiment de raconter un conte de fées, de faire un film avec des couleurs assez soutenues. Nous voulions avoir des couleurs qui ressortent très bien, surtout pour les robes, de manière à ce que les tissus aient le meilleur rendu. Nous voulions que ce soit féerique. Christophe Gans voulait se rapprocher du rendu du vieux Technicolor comme dans les films Le Narcisse noir (Michael Powell, 1947) ou Les Chaussons rouges (Michael Powell, 1948). Il voulait des couleurs assez fortes et d’autres plus ténues. À l’étalonnage, nous avons atténué certaines couleurs et fait ressortir d’autres. La F65 nous a permis une latitude et un choix bien plus grand que les autres caméras testées.

 

J’ai fait des tests assez poussés à Berlin et j’ai comparé l’Epic, l’Alexa et la F65. Je me suis vite rendu compte que si je voulais faire ressortir la couleur de la robe, par exemple, le meilleur choix était la F65.

 

D’un autre côté, nous avions beaucoup d’effets spéciaux avec des fonds verts et des fonds bleus. La F65 rendait les choses bien plus simples car les couleurs étaient beaucoup plus présentes et nous arrivions à les extraire très facilement.

 

 

Vous avez utilisé une série Master Prime. Avez-vous filtré pour adoucir l’image ?

Oui, toujours ! Sauf, peut-être parfois, des plans à effet avec un détourage très important. Là, je ne filtrais pas forcément ou de manière moins importante. Je préfère, dans la mesure du possible, filtrer pour adoucir la peau. Sur La Belle et la Bête, j’ai utilisé des Black Promist.

 

 

Quel était votre workflow ?

Nous avions un DIT, qui faisait des rushes directement sur le plateau. Je n’aime pas mettre de LUT sur les images. J’ai toujours regardé d’abord les images en S-Log, puis je faisais un étalonnage rapide sur le plateau dès que j’avais un moment. Mais je n’utilise pas toujours cette méthode. Sur d’autres films, les images partent au labo et l’étalonneur fait un pré-étalonnage à l’aide des photos que j’ai prises sur le plateau et que j’étalonne chez moi. Avec cette caméra, on peut très bien se passer d’un DIT car en matière d’exposition, il faut vraiment être nul pour se planter !

Il faut juste faire attention à la sous-exposition bien que le grain numérique de cette caméra soit celui qui me plaît le plus. C’est le plus naturel à mes yeux. C’est vraiment incroyable de voir tout ce que l’on peut faire après, à l’étalonnage, avec cette caméra.

 

 

Découvrez la totalité de l’article sur le site Sony via le lien : “Avec la F65, je peux enfin éclairer !”