Observatoire de la production audiovisuelle : la fiction se porte plutôt bien… Voire très bien

Lundi, le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) a rendu publics les chiffres 2016 de son Observatoire de la production audiovisuelle. « La production cinématographique se relocalise massivement grâce aux effets bénéfiques du crédit d'impôt », a pu souligner Frédérique Bredin, présidente du CNC, en préambule de cet état des lieux. Si le nombre de films tous genres confondus est en léger recul, il demeure toutefois à un niveau élevé. Une grande diversité des œuvres, un investissement global stable et une forte progression de la fiction française qui voit son volume aidé par le CNC augmenter de quelque 20 %, telles sont les tendances... 
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L’an dernier, la dépense globale de production réalisée en France, pour le cinéma comme pour l’audiovisuel, a augmenté de 490 M€ grâce aux revalorisations des crédits d’impôt, ce résultat est bien supérieur à l’objectif 200 M€ qui avait été fixé.

Dans le secteur du cinéma, l’activité supplémentaire générée par les crédits d’impôt s’élève à 270 M€ : 211 M€ au titre des films d’initiative française dont le tournage a été relocalisé en France et 59 M€ au titre des productions étrangères qui ont été partiellement ou entièrement tournées en France.



Ces chiffres sont confortés par une augmentation massive du nombre de jours de tournage en France, en studio, avec + 56 %, se traduisant par une baisse du nombre de jours de tournage à l’étranger, passant de 2 155 jours en 2015 à 1 566 en 2016. La part des films qui réalisent 70 % de leurs dépenses en France augmente significativement (+ 6 points). 

Ces évolutions positives sont « le signe que le pari de l’attractivité est gagné, grâce aux crédits d’impôt et aux savoir-faire de l’industrie française », s’est réjouit Frédérique Bredin, présidente du CNC. Les effets s’incarnent dans des œuvres réalisées cette année telles que Django d’Etienne Comar, Au revoir là-haut d’Albert Dupontel, Le Petit Spirou de Nicolas Bary. « Sur les trois premiers mois de l’année 2017, le mouvement de relocalisation de la production se confirme », précise Frédérique Bredin, présidente du CNC. Le crédit d’impôt international a déjà permis, à lui seul, d’attirer de nombreux tournages étrangers (cinéma et audiovisuel) pour un montant global de 139 M€ : un film emblématique comme Mission : Impossible 6 commence son tournage à Paris.

La production cinématographique est quasiment identique à 2015, avec 283 films produits en 2016 (contre 300 en 2015), dont 221 films d’initiative française. 
 

Les investissements consentis dans la production progressent de 13 % pour atteindre 
1,4 md€. Toutefois, cette hausse résulte de la présence de Valérian et la cité des mille planètes dans la production 2016. Sans ce film, les investissements seraient stables.
 

On note également une augmentation des films d’initiative française dont le budget est compris entre 4 et 7 M€, avec 43 films contre 33 en 2015, soit le chiffre le plus haut de la décennie. Cette évolution est à souligner car ce sont généralement des films ambitieux sur le plan artistique, et qui ont parfois des difficultés à se financer. 

La production cinématographique balaye tous les genres avec une belle progression pour le film d’animation : 10 films contre 3 en 2015 et un niveau toujours important de documentaires (avec une quarantaine d’œuvres produites en 2016).

Enfin, 2016 se distingue par le montant de soutien à la production audiovisuelle le plus élevé de son histoire pour le CNC avec plus de 275 M€. L’année a été marquée par une forte progression de la fiction française qui a vu son volume aidé par le CNC augmenter de plus de 21 %, soit près de 900 heures, et atteindre son plus haut niveau depuis 2008.

Et, souligne Frédérique Bredin, « le succès des séries françaises se confirme. Après sept années de domination de la fiction américaine, la fiction française a, en effet, réalisé 82 des 100 meilleures audiences de fiction à la télévision ».

Dans le domaine de l’animation, le volume de la production aidée par le CNC a connu en 2016 une exceptionnelle croissance de 36 %. « Ces excellents résultats sont dus au renforcement du soutien à l’animation mis en œuvre par le CNC et aux effets bénéfiques des crédits d’impôts », explique Frédérique Bredin. 

Dans le domaine du documentaire, le CNC a poursuivi le recentrage de son soutien sur les œuvres qui font preuve de création originale, en valorisant leur qualité éditoriale et artistique.  C’est le sens de sa dernière réforme.

En conclusion, signalons que le CNC a démarré un chantier sur les nouveaux médias et la jeune création numérique avec la volonté de faire évoluer ses aides pour qu’elles répondent mieux aux attentes des créateurs.

 

Ressources à consulter en ligne : « La production audiovisuelle aidée en 2016 » et « La diffusion de la fiction à la télévision en 2016 »