Le Prix Alice Guy décerné à “Autoportrait” de Marie Poupinet

Grande fan de la réalisatrice éponyme, Marie Poupinet se confie sur son Prix Alice Guy pour "Autoportrait", récompensé au Nikon Film Festival.
Milo Machado-Graner dans le rôle principal de "Autoportrait", réalisé par Marie Poupinet. © Marie Poupinet

“Ce prix a tellement de valeur pour moi !”, s’est exclamée Marie Poupinet en recevant le Prix Alice Guy au 14ème Nikon Film Festival, le 27 avril dernier au Grand Rex, à Paris. En 2023, la jeune femme avait déjà réalisé un premier film dans le cadre du Nikon Film Festival intitulé “Madame a très envie”. Il faisait clairement référence à “Madame a des envies” d’Alice Guy mais n’avait pas franchi la barrière des 50 films finalistes. “Je suis tellement admirative de son travail, de son courage et de sa force, en tant que première réalisatrice au monde”, ajoute-t-elle.

 

La persévérance paie

Sa deuxième tentative a été la bonne, alors que la concurrence était encore plus forte : 2772 films étaient en lice en 2024, soit une inflation de 24% ! Cette année, Marie Poupinet a hissé “Autoportrait” parmi les 50 films soumis à la sagacité du jury présidé par le réalisateur Quentin Dupieux. Autoportrait est une confession face caméra d’un jeune homme qui semble attachant mais se révèle psychopathe. En quelques phrases qui sont toutes contredites par les plans de coupe, on comprend qu’il est bizarre, voire dangereux et qu’il est capable de manier le feu, thème de cette 14e édition du Nikon Film Festival.

 

Marie Poupinet a confié ce rôle fort à un acteur révélé l’an dernier par la réalisatrice Justine Triet dans Anatomie d’une chute : Milo Machado-Graner. Pourquoi lui ? “Je l’ai rencontré en septembre 2023, sur le tournage de “Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan” du canadien Ken Scott où j’étais auxiliaire costumière. J’ai immédiatement été conquise par ce qu’il dégageait. Je lui ai proposé mon scénario, j’ai obtenu l’autorisation de ses parents. Ça s’est fait simplement”, explique-t-elle. Cette fois-ci, elle ne s’est pas référée à Alice Guy mais plutôt à Wes Anderson, aux films Parasite et Le Silence des Agneaux, ou encore au personnage du Joker.

 

Une réalisatrice qui cumule les casquettes

Diplômée en Sciences Politiques et Histoire, Marie Poupinet (24 ans) s’est vite reconvertie dans le cinéma au moment même où elle a découvert Alice Guy. “J’ai lu son autobiographie, la BD de Catel & Bocquet et regardé ses films sur YouTube”, dit-elle, en se souvenant qu’elle avait aussi gagné des places pour venir assister à la remise du Prix Alice Guy à Alice Winocour pour “Revoir Paris”. Déterminée à devenir réalisatrice au plus vite tant elle réfléchit en plans, en idées visuelles qu’elle organise ensuite par écrit, elle se dit aussi séduite par la direction d’acteurs. Pour l’instant, outre sa double participation au Nikon Film Festival, elle travaille à la réalisation de deux très courts métrages qu’elle n’a pas écrits et l’écriture de son prochain court qu’elle aimerait développer en long avec la société qu’elle aura trouver pour le produire . En attendant, elle poursuit le métier d’auxiliaire costumière qui lui a ouvert les portes des tournages. Elle vient de finir “Fils de” réalisé par Carlos Abascal Peiro et la série “The Veil” créée par Steven Knight. Marie Poupinet est un talent à suivre.