Mieux comprendre le stockage collaboratif (SAN) – Partie 2

Suite de notre dossier Mieux comprendre la technologie SAN (Storage Area Network) dont la première partie a été publiée jeudi...  Quels sont les pièges à éviter, mais aussi la compatibilité  logicielle et le budget de plus en plus abordable de ces solutions ?....
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Quels pièges à éviter pour le choix d’un SAN ?

En matière de SAN, les choix sont nombreux et il est (malheureusement) plus facile de se tromper que l’inverse. En effet, devant l’intérêt grandissant de la demande pour ce type de solutions, les fabricants (et pas forcément des spécialistes en la matière) ont développé ou adapté des solutions de stockage qui sont vendues avec le label SAN, mais qui ne répondent pas en tous points aux critères d’un SAN.

Le premier piège à éviter est sans nul doute la solution qui emploie des technologies propriétaires et qui vous lie de manière quasi définitive (sauf à tout remplacer par la suite) au fabricant de la solution. Mais, allez-vous nous faire remarquer, que voulons-nous dire par « technologies propriétaires » ?

Un exemple simple est le système de fichiers (ou File System) utilisé pour le stockage. OS X utilise le système de fichiers Mac OS étendu (journalisé) ou plus simplement HFS+ (trop bien connu, hélas, pour sa fragilité !), Windows utilise NTFS et Linux des systèmes de fichiers Ext2, Ext3 ou Ext4. Il s’agit de systèmes de fichiers ouverts et connus. L’avantage d’un système de fichiers ouvert est qu’il peut, le cas échéant, permettre d’exploiter le stockage avec une solution logicielle SAN différente.

Certains systèmes de fichiers (propriétaires) ont été spécifiquement développés pour des solutions SAN, comme le système de fichiers StorNext de Quantum ou Avid ISIS File System, pour ne citer que deux exemples de systèmes propriétaires et plutôt fermés. Tout n’est pas négatif avec ce type de solutions, car elles sont généralement bien optimisées et offrent une parfaite adéquation en matière d’extension de stockage et de connexions clients. Cependant, les solutions avec File System propriétaire ont tendance à être particulièrement onéreuses en contrats de support et maintenance, mais aussi lors des extensions de stockage (sans compter le coût initial d’investissement).

Le deuxième piège à éviter est la bonne compréhension des débits vidéo (codecs vidéo et compression associées), des bandes passantes disponibles pour chaque type de connexion (réseau Ethernet, Fibre Channel, Thunderbolt, etc.). En effet, il est nécessaire, dans le cadre de l’installation d’un SAN, de bien évaluer (et surtout ne pas sous-évaluer) les besoins actuels ainsi que les besoins futurs en bande passante et s’assurer que la solution retenue pourra répondre aux besoins en matière d’évolution, aussi bien en capacité qu’en bande passante disponible pour les nouveaux postes raccordés au SAN. Un SAN moderne doit prendre en compte la plupart des connexions disponibles sur le marché et proposer ainsi différentes alternatives pour la plupart des cas de figure.

Le prestataire en charge de l’installation du SAN aura bien pris soin d’évaluer les workflows existants, voire en proposer de nouveaux plus adaptés et ainsi sélectionner la solution SAN répondant au mieux aux besoins de l’entreprise. Vous l’aurez donc compris, le choix du prestataire pour la mise en place d’un SAN constitue un critère majeur à ne pas sous-estimer. Votre fournisseur actuel d’équipements de postproduction n’est pas (obligatoirement) un spécialiste pour les déploiements de solutions SAN. Et si ce n’est pas le cas, il vous conseillera ou vous orientera vers le prestataire le plus apte à répondre à vos besoins.

Enfin, le dernier point, tout aussi important que le précédent, réside dans le choix de la technologie retenue. Nous avons évoqué de nombreux critères importants dans le processus de décision, mais le choix de la technologie est un aspect essentiel car vous vous engagez pour plusieurs années lorsque vous faites le choix d’une solution SAN.

Évitez, dans un premier temps, les prestataires qui proposent différentes solutions de SAN, car il est impossible de suivre techniquement, avec sérieux et efficacité dans la durée, plusieurs solutions concurrentes (même avec une équipe technique compétente). Dans le cadre d’une solution pérenne, il est vivement conseillé de sélectionner un fabricant spécialisé dans les solutions SAN, c’est-à-dire qui ne propose et ne développe rien d’autre que des solutions SAN. À ce titre, la solution sera effectivement suivie avec sérieux, mise à jour régulièrement et proposera un support technique 24/7 de tout premier plan. Si la société propose de telles solutions depuis plus de dix ans dans le secteur, alors cela permet d’avoir de sérieuses garanties sur le choix de la technologie.

À titre d’exemple, chez Atreid (pour ceux d’entre vous qui ne nous connaissent pas en dehors de notre site web), nous proposons des solutions SAN depuis plus de dix ans. Notre première expérience de SAN de référence fût la solution Xsan installée et utilisée chez Calt pour la postproduction (en haute définition sans compression) de la série Kaamelott pendant les cinq saisons produites (2005-2009). Mais cette expérience nous a prouvé que les solutions SAN se devaient d’être moins complexes et plus accessibles en matière de coût.

Nous sommes donc partis à la recherche d’une solution répondant au mieux à ces critères et nous avons sélectionné, à partir de 2008, le fabricant Tiger Technology avec qui nous travaillons de manière exclusive pour les solutions depuis huit ans, ce qui nous a permis d’installer plusieurs centaines de postes connectés sur des stockages collaboratifs avec metaSAN, puis Tiger Store, ainsi que leurs équipements dédiés Tiger Box et Tiger Serve.

 

Mes logiciels sont-ils compatibles avec un SAN ?

Ce point (si important) aurait pu être inclus dans le paragraphe précédent, mais je pense qu’il convient de le sortir du contexte des pièges à éviter.

Aujourd’hui, la postproduction n’est pas forcément synonyme d’homogénéité et il est fréquent, au sein d’une entreprise, de trouver des postes de travail fonctionnant sous différents systèmes d’exploitation OS X, Windows, mais aussi Linux. Et pour rendre les choses encore plus délicates, ces postes de travail utilisent des versions différentes, voire plus anciennes que les versions actuellement proposées par les fabricants.

Mais le système d’exploitation n’est pas, bien entendu, le seul élément à prendre en compte. Il convient de bien vérifier que les différents logiciels utilisés parmi les références du secteur soient compatibles avec une solution SAN. Pour certains logiciels, cela peut paraître évident (Adobe, Blackmagic…), mais pour d’autres c’est bien plus compliqué qu’il n’y paraît (Avid Media Composer, Final Cut Pro X, Autodesk Smoke, etc.).

Lorsque les logiciels sont développés pour travailler avec un système de stockage local sans autre spécificité, alors un SAN (non propriétaire) pourra être utilisé en principe sans mauvaise surprise.

Certains logiciels, comme Final Cut Pro X, n’étaient tout simplement pas prévus pour fonctionner avec un stockage « réseau », ce qui rendait impossible leur utilisation avec un SAN. Les dernières évolutions de ce logiciel ont permis d’améliorer son exploitation sur un SAN, mais cela démontre que si les concepteurs de tel ou tel logiciel n’ont pas prévu ce type d’utilisation, alors il sera difficile pour un SAN de faire des miracles.

Dans le cas très particulier de Avid Media Composer, la solution SAN se doit d’être absolument compatible avec le File System spécifique Avid. Cela, afin que les dossiers de stockage sur le SAN soient reconnus comme un stockage local et autorisent le fameux « Bin locking » propre à la fonction de partage de bins lors du travail en collaboratif sur des projets partagés par plusieurs monteurs Media Composer.

La plupart des solutions SAN proposées sur le marché sont compatibles avec les versions les plus récentes des systèmes d’exploitation, Mac, PC et Linux, mais il convient de vérifier les cas particuliers imposés par certaines versions de logiciels qui peuvent demander une version spécifique de système. Une solution SAN capable de prendre en charge une mixité de versions de systèmes en utilisation multiplateforme est un plus incontestable. C’est, bien entendu, le cas des solutions Tiger Technology qui offrent, à ce jour, la plus large compatibilité en matière de systèmes d’exploitation différents pris en charge sur le même SAN.

 

Quel budget pour un SAN ?

Avec la démocratisation autour des solutions de stockage et des connexions proposées pour les postes de travail, il est désormais possible d’accéder à des solutions SAN à partir d’un budget minimal de 10 k€ pour les petites configurations. Il va de soi que la solution de stockage proposée n’offrira pas les mêmes critères de fiabilité, de sécurité et d’évolution dans la durée que les systèmes dédiés. Mais, d’un point de vue technique, elle offre de véritables fonctionnalités SAN, avec accès protégé aux données, gestion optimisée de la bande passante des postes clients et, en option, de la gestion de projets collaborative avancée.

Le mythe du SAN inaccessible, c’est maintenant du passé. Des solutions SAN modulaires existent et s’adaptent aux budgets et moyens techniques de l’entreprise. Pour les SAN plus importants, des solutions de financement sont également disponibles afin de pouvoir bénéficier de la solution nécessaire aujourd’hui, sans pour autant plomber les ressources financières de l’entreprise.

Le SAN est un composant fondamental pour le succès de toute entreprise de postproduction ou qui manipule des médias numériques. Nous avons l’expertise et l’historique en la matière et des références incontournables dans le secteur et nous disposons d’un solide partenariat avec l’un des acteurs majeurs de l’industrie afin de vous proposer et mettre en place la solution SAN qui vous correspond.

 

La première partie de cet article est en ligne ici