L’emploi dans les VFX français sous la loupe du CNC et d’Audiens

Pour la deuxième année consécutive, le CNC et Audiens ont révélé, lors du Paris Images Digital Summit 2018, leur enquête sur l’emploi dans la filière des effets visuels numériques. Cette étude statistique, désormais annuelle, avait été lancée l’an dernier lors de ce même évènement dans la continuité du rapport de Jean Gaillard sur le secteur VFX en France publié en 2016.
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Premier constat à partir de chiffres consolidés datant de la période 2005-2016, la filière des effets visuels numériques est un secteur en croissance forte. En dix ans, le nombre d’entreprises a doublé dans ce domaine avec 77 entreprises actives qui, à la fin 2016, génèrent plus de 3 300 emplois, soit le deuxième plus haut niveau de la décennie, juste derrière 2011. Ce sont plus de 800 emplois qui ont ainsi été créés en dix ans.

Rien qu’en 2016, les effectifs du secteur VFX ont progressé de 15 % (+ 425 emplois) et la masse salariale de même (+ 6 M€). Quand on entre plus précisément dans le détail de la répartition de ces emplois, on constate qu’ils sont concentrés autour des dix plus grandes entreprises du secteur. À elles seules, elles regroupent 68 % de la masse salariale. La concentration est aussi forte géographiquement avec 95 % de la masse salariale localisée en Ile-de-France.

 

Comme on pouvait s’en douter, l’âge moyen des personnels employés dans les studios de VFX est plus bas (35 ans) que la moyenne nationale de la population active (40 ans). La progression des femmes dans les effectifs est plus forte que celle des hommes (+ 39 %), même si les hommes continuent de représenter 72 % des effectifs totaux et 75 % de la masse salariale du secteur. On remarque aussi que si l’intermittence reste la norme dans la filière avec 75 % des effectifs. Les CDI progressent néanmoins de 19 % en dix ans. Assez logiquement, même si le filtre est un peu grossier pour le moment, on constate aussi dans cette étude que les métiers les plus représentés dans les VFX sont l’infographie (39 %) et la postproduction (18,3 %).

Plus intéressante est la comparaison entre les effectifs des studios de VFX versus ceux de l’animation. En effet, 85 % des salariés sont des intermittents dans l’animation en 2016 contre 75 % dans les VFX, sachant que les effectifs de l’animation pèsent pour 61 % dans le total des effectifs (animation + VFX). Si le CDD d’usage est plus largement utilisé dans l’animation, on constate aussi, dans cette étude, que les effectifs intermittents des VFX sont légèrement plus âgés (72 % ont moins de 40 ans) que dans l’animation (75 %).

 

Les porteurs de l’étude ont enfin tenté de jauger les migrations entre les deux secteurs et constaté que sur la population de 29 000 salariés ayant travaillé dans les deux secteurs VFX et animation de 2005 à 2016, 54 % n’ont travaillé que dans l’animation, 13 % dans les deux secteurs et 33 % uniquement dans les effets visuels. Ces chiffres laissent penser que la porosité entre les deux secteurs n’est pas si importante qu’on l’imagine, d’autant plus que, parmi les personnels qui ont exercé leur activité dans les deux secteurs, plus de la moitié ont peu travaillé (52 % moins de quatre d’activité ou 0,5 du Smic par an).

En revanche, il est intéressant de constater que les infographistes sont sur-représentés (42 %) parmi les « migrateurs » entre VFX et animation et que c’est principalement dans le sens des VFX vers l’animation que la migration se fait depuis dix ans.

 

 

Article paru pour la première fois dans Mediakwest #26, p. 90Abonnez-vous à Mediakwest (5 numéros/an + 1 Hors-Série « Guide du tournage ») pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.