Cette année, Light in Chaos avait décidé de produire le premier film interactif à effets visuels en temps réel. La petite troupe a donc sollicité, dans les mois précédant la manifestation, plusieurs écoles de cinéma de l’Ile-de-France, afin que des étudiants tournent, montent et étalonnent deux films de court métrage au sein desquels sont insérées des scènes clés qui engendreront des phases interactives avec le public du PIDS.
Les points d’interaction avec le public correspondent à des moments charnières des films dans lesquels le personnage principal doit se transformer en super-héro et faire émerger ses super-pouvoirs à l’écran pour avancer dans l’histoire.
En s’appuyant sur une application pour smartphone développée grâce au framework PandaSuite, les étudiants ont conçu des scripts qui engendrent plus ou moins d’effets de particules durant ces scènes clés et le héros devient plus ou moins puissant à l’écran. Ces phases interactives ont représenté l’équivalent de 40 plans truqués qu’il a fallu programmer sur Unity3D, tout en concevant une application pour smartphone.
Bien entendu, pour parvenir à ce résultat qui fut proposé au public du Paris Image Digital Summit lors de la dernière journée de conférences, quatre jours de hackathon intenses ont été nécessaires, durant lesquels de nombreux talents et énergies ont été mobilisés au-delà des 24 étudiants provenant de différentes écoles de la région : Epitech, ESGI, Hetic, l’Institut Artline…
Les jeunes ont travaillé sur des logiciels comme PopCornFX, Nuke, Houdini, Unity3D… sous la férule d’une dizaine de coachs, dont certains déjà célèbres en ont profité pour distiller quelques bons conseils aux étudiants. Parmi ces mentors, on peut citer Hugues Tissandier, product designer ayant travaillé entre autres sur le film « Valerian », Ronan Broudin, spécialiste de Nuke et deux fois oscarisé pour le court-métrage « Pierre et le loup » et le film « À la croisée des mondes, la boussole d’or », le storyboarder Éric Gandois ou encore le technical artist de chez Allegorithmic, Damien Bousseau.
Pour Walid Ben Hafsia, même si un tel hackathon mériterait plus de moyens financiers, l’objectif est atteint : « Il consistait à apprendre aux étudiants présents à travailler ensemble sur des projets collaboratifs, car si l’on veut faire émerger en France une dynamique autour des VFX et du cinéma de genre, il faut dynamiser la coopération entre les studios. Et cela commence par l’apprentissage de la coopération entre les individus ».
Extrait de l’article paru pour la première fois dans Mediakwest #31, p.120/122. Abonnez-vous à Mediakwest (5 numéros/an + 1 Hors-Série « Guide du tournage ») pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.