Marin Karmitz honoré de la Distinction numérique de l’INA

Véritable symbole du cinéma indépendant, Marin Karmitz a été récompensé de la Distinction numérique de l'INA lors du lancement de la rétrospective des 50 ans de MK2 à la Cinémathèque française.
© Thierry Stefanopoulos

Laurent Vallet, Président-directeur général de l’Institut national de l’audiovisuel (INA), a remis ce 3 octobre 2024 la Distinction numérique de l’INA à Marin Karmitz, à l’occasion de la soirée de lancement de la rétrospective des 50 ans de MK2. Pour marquer cet hommage organisé à la Cinémathèque française, cette Distinction sous la forme d’une tablette numérique contient une collection exceptionnelle d’archives du patrimoine audiovisuel. Elle retrace la très riche carrière de cette personnalité dont le nom est intimement lié au cinéma indépendant et contient plus de 40 heures de télévision et près de 125 heures de radio dédiées à Marin Karmitz.

 

Grâce à cet objet unique, le distributeur, exploitant, producteur et réalisateur fondateur du groupe MK2 pourra redécouvrir des documents remarquables. Parmi eux, sa première apparition à la télévision, en août 1966, lorsqu’il fut interviewé au journal de nuit de l’ORTF, à l’occasion de la projection de son court-métrage “Comédie”, présenté en ouverture du Festival de Venise. Mais aussi son premier entretien radiophonique, qui remonte à octobre 1974, dans l’émission “Courant Alternatif”, où il évoquait le cinéma engagé et son film documentaire “Scènes de grève en Vendée”.

 

Cette tablette contient également ses interventions dans des émissions de télévision emblématiques, comme “24h sur la Deux” (1970), “Cinéma, Cinémas” (1989), “Océaniques” (1988), ou encore “Les Mots de Minuit”. Dans cette émission de 2003, il déclarait : « J’ai toujours été quelqu’un de la marge, je souhaite le rester tout en évitant d’être marginalisé, tout en continuant de défendre ce que j’aime… »

 

À la radio, Marin Karmitz a été invité à de nombreuses reprises, notamment dans “À Voix Nue” sur France Culture, pour une série de cinq entretiens en 2006, où il déclarait en évoquant Claude Chabrol : « voilà, grâce à ton film, j’ai fait 3 films iraniens, un film chinois et deux films russes ». Il y abordait également son engagement politique maoïste, dans des émissions comme “Les Nuits Magnétiques” (1996), “Un Jour au Singulier” (1992) et “Projection Privée” (1993).

 

Marin Karmitz, qui a reçu la Palme d’or d’honneur pour l’ensemble de sa carrière au 71e Festival de Cannes (2018), a produit et coproduit plus de quatre-vingt films, et en a distribué des centaines, dont “Padre padrone” (1977) de Paolo et Vittorio Taviani ou “Elephant” (2003) de Gus Van Sant, qui ont remporté la Palme d’or de Cannes, ou encore “L’histoire officielle” de Luis Puenzo (1986), récompensés par un Oscar. Il a créé un circuit de dix complexes cinématographiques à Paris : ses soixante-cinq écrans sont fréquentés par des millions de spectateurs chaque année. MK2 est aujourd’hui l’un principaux groupes cinématographiques français.

 

Avant Marin Karmitz, la Distinction Numérique de l’INA avait déjà récompensé de nombreux grands noms de l’industrie du cinéma, comme Robert de Niro, Line Renaud, ou encore Catherine Deneuve.