Dans les coulisses des « Grands Entretiens » de LCP

Samuel Boyer, chargé de production chez LCP, lève le voile sur la conception technique des « Grands Entretiens » avec son nouveau plateau à écran Led au sein de L’Antenne.
« Les Grands Entretiens » ont reçu le Laurier de l’audiovisuel 2023 du magazine. LCP – « Les Grands Entretiens » de Mazarine Pingeot et d’Isabelle Sorente. © Silvere Gérard - Agence1827 pour LCP

 

Depuis 2018, la chaîne LCP diffuse « Les Grands Entretiens », un format vingt-six minutes mettant en scène des animateurs phares et des personnalités politiques, des philosophes, des avocats ou personnalités du monde de la culture.

Deux fauteuils dans une salle noire. Un grand écran. Une simple lumière qui éclaire les visages de l’invité et de l’animateur. Le plateau des Grands Entretiens de LCP se veut sobre pour laisser place aux propos qui y sont tenus. François Hollande, Jamel Debbouze, Guillaume Gallienne… Depuis 2018, bon nombre de personnalités artistiques et politiques sont passées dans cette émission, face à des animateurs vedettes comme Daphné Roulier ou Yves Thréard.

Mais depuis quelques mois le studio a été enrichi grâce à l’ajout d’un mur Led et de la technologie Backdrop développée par MultiCAM Systems. Sortie d’une intense session de tournage, Samuel Boyer, chargé de production chez LCP, détaille la nouvelle conception de ce plateau à l’esthétique soignée.

 

LCP – « Les Grands Entretiens » d’Yves Thréard et de Niagalé Bagayoko. © Silvere Gérard – Agence1827 pour LCP

 

De quoi êtes-vous équipés sur le plateau ?

Samuel Boyer : Nous disposons du matériel de L’Antenne car nous y louons notre studio de tournage. À l’origine, nous tournions avec des caméras FS7 de chez Sony. Maintenant, la FX9 de Sony est disponible à la location alors nous en sommes équipés. Au total, nous avons cinq caméras : une zénithale, une caméra placée sur une Spirit-dolly équipée d’une colonne lift avec une tête motorisée, une portable et deux caméras sur pieds pour l’invité et le présentateur.

Pour l’écran, nous louions un 98 pouces à nos amis de chez Ledbox, mais cela n’est plus nécessaire grâce au mur Led installé par MultiCAM qui est partenaire technique de L’Antenne. En réalité, tous nos changements sont liés aux évolutions d’équipement de L’Antenne à une exception près : la qualité de la restitution d’image sur l’écran. Cet écran était notre seul véritable décor, alors nous devions lui porter une attention particulière. Quand Lucio Molinari, le directeur technique de L’Antenne nous a présenté son partenariat avec MultiCAM pour un mur Led et la technologie Backdrop, cela nous a paru une véritable opportunité.

 

LCP – « Les Grands Entretiens », tournage. © L’Antenne – LCP

Pour le moment, nous n’avons pas trop chamboulé la mise en image à la suite des changements de configurations techniques car nos animateurs y sont habitués et nous voulions garder une certaine homogénéité. Nous restons sur la configuration classique. Sur l’écran, nous projetons des restitutions en images de gros plans de l’invité ou des archives vidéo, des photos…

Mais à partir de la rentrée, de nouveaux animateurs entrent dans l’équipe, alors nous pourrons repenser l’utilisation du mur d’écran. Nous avons déjà fait quelques essais, en immergeant l’invité et le présentateur dans des tableaux de Jérôme Bosch lors d’un des entretiens de Mazarine Pingeot. D’un seul coup, nous sommes passés de notre boîte noire très intime à un univers très coloré et esthétique. C’est vers ce genre d’ambiance que nous pourrions évoluer.

LCP – « Les Grands Entretiens » de Daphné Roulier et de Liliane Glock. © Nicolas Kovarik – Agence 1827 pour LCP

 

Quels ont été les avantages et les inconvénients de ce passage au mur d’écran ?

Le mur d’écran amène certaines contraintes. Il a fallu revoir les valeurs de plan et le travail de la profondeur de champ sur la caméra portable et le traveling pour éviter un effet de moirage.

A contrario, le plus grand avantage de ce mur, c’est l’agilité qu’il permet. Nous pouvons rapidement modifier la taille et l’emplacement des éléments sur l’écran en fonction des invités. Comme nous enchainons environ six tournages par jour, nous avons besoin de cette souplesse entre chaque enregistrement, pour effectuer les modifications en fonction de la taille de l’invité, de sa position sur le fauteuil… Cela ne prend que quelques minutes, juste le temps des retouches maquillage !

 

Comment cela se passe-t-il pour la préparation et la postproduction ?

Pour préparer ces grosses journées où nous enchaînons une demi-douzaine d’invités, il y a beaucoup de préparation éditoriale car chaque animateur vient avec, en sa possession, une dizaine d’éléments à montrer à l’invité. Du côté de la préparation technique, ce sont surtout des réajustements pour positionner les éléments correctement en fonction de l’agencement du plateau. C’est une petite gymnastique, mais c’est assez facile. La postproduction varie entre une demi-journée et une journée complète par émission. Nous ne faisons ni d’étalonnage, ni de mixage car tout est réglé sur le plateau. Notre principale mission, c’est le montage. Nous enregistrons souvent des formats plus longs afin de nous donner la liberté de couper, de rendre l’interview plus punchy.

 

D’autres nouveautés pour Les Grands Entretiens à la rentrée ?

Nos téléspectateurs pourront bien sûr découvrir la nouvelle configuration du plateau et les nouveaux animateurs sur notre antenne à partir de janvier 2024.

 

Article paru pour la première fois dans Mediakwest #53, p. 42-43