Satis : EVS 20 ans et après…

La société EVS, qui a fêté ses 20 ans, a récemment emménagé dans un nouveau siège à Liège. Si  2015 a été moins prolifique que 2014 (il s'agissait d'une année sans événements internationaux comme les J.O. ou la Coupe du Monde de Football), la société s'est cependant activement développée hors de l'Europe. Souhaitant rester en contact avec la communauté francophone qui lui a fait confiance dès ses débuts, la société belge a souhaité présenter ses dernières offres dans le cadre privilégié du Satis où elle expose de nouveau après plusieurs années d'absence...
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Entretien avec Muriel de Lathouwer, CEO & Administrateur déléguée d’EVS, pour parler du présent et de demain 

Mediakwest : Comment résumer aujourd’hui les métiers d’EVS, répartition et secteurs ? Muriel de Lathouwer : La société EVS reste focalisée autour de son cœur d’expertise : les solutions pour le Live. Notre gamme de produits est ainsi articulée autour de six lignes de produits entièrement dédiés pour le Live, que ce soit les serveurs de production, les outils de production pour les replay, l’édition et l’enrichissement de contenu mais aussi le PAM, les plateformes de distribution multimedia incluant notre technologie C-Cast basée sur le cloud, l’édition, Media et infrastructure (incluant l’intégration avec les éditeurs, les outils d’interopérabilité, et le stockage near-live) et les mélangeurs comme DYVI, basé sur la technologie IP, qui permet les productions à distance et « scalable ».

Ces produits constituent les composants des workflows de production live et near live pour répondre aux besoins de nos marchés cibles : sport, news, entertainement et faire l’interface avec la post-production et les archives. 

MK : Les chaînes de télévision ont des budgets contraints. Comment EVS peut répondre à cela, car son image est souvent celle de produits de qualité mais coûteux ?

M. dL. : Ce qui est essentiel, c’est le retour sur investissement. Et cet aspect est une force d’EVS. Dans une industrie en pleine mutation, la pérennité des investissements EVS est critique. Nous avons une politique d’upgrade permettant aux prestataires, et chaines de TV de jouir de plus de capacités, de différents de canaux, de davantage de flexibilité, de souplesse et ainsi d’être assurés de pouvoir toujours bénéficier des évolutions technologiques et fonctionnelles, les rendant plus agiles et productifs. Nous avons également déjà segmenté nos produits, ainsi les serveurs existent en différentes versions, du XS au XT en passant par le XT Nano.

Notre politique de mise à jour permet également à nos clients, en fonction de leurs besoins, de pouvoir facilement accroitre leur capacité. Pour reprendre l’exemple du XT Nano, cette solution a été développée et imaginée vraiment pour les diffuseurs de petite taille ou pour les Universités aux États-Unis qui possèdent des chaînes de télévision internes, souvent axées sur le Sport. Nous pérénissons les investissements en offrant une qualité de service que peu ou pas de nos concurrents sont capables de proposer. Nos matériels bénéficient de garanties qui rassurent nos clients, et je pense que c’est l’une de nos clefs dans cette réussite. Enfin, nos produits sont robustes, et ont une durée de vie sans doute supérieure à la moyenne. Nos clients vont mettre à jour certains de leurs produits EVS afin qu’ils soient toujours up to date, et certains produits qui fonctionnent parfaitement ne seront pas forcément mis à jour et servant à d’autres tâches.

MK : Certains constructeurs ont une approche de plus en plus orientée vers le Software Defined. Marc Anderseen, le fondateur de Netscape, a dit, il y a cinq ans : « The Software will eat everything », quel est votre point de vue ?

M. dL. : Nous évoluons vers une diversité des modèles business, permettant de répondre au mieux aux besoins de chacun, avec une approche plus flexible. Il y a effectivement une évolution progressive vers une infrastructure plus souple avec plus d’OPEX et moins de CAPEX, modèle sur lequel reposent déjà certaines de nos solutions telles que C-Cast. Nous pensons toutefois que ces différents modèles vont conti- nuer à évoluer en parallèle. L’industrie, notamment pour ceux qui sont clients dans le Live avec un degré d’exigence important, ne va pas basculer vers le tout software.

MK : La production video mobile va évoluer dans les prochaines années, la Production Remote va se développer, quel est votre sentiment ?
M. dL. : Sur le marché du live, nous voyons une évolution du marché de la video mobile où la production en « remote » côtoiera la production « classique » pendant un certain nombre d’années. Nous assistons déjà à cette tendance sur 

les gros évènements sportifs tels que la Coupe du Monde de Football ou les Jeux Olympiques. L’infrastructure IP et le réseau à distance donneront un choix supplémentaire aux prestataires et aux diffuseurs qui mettront en place une production remote si nécessaire en fonction des budgets et des besoins requis.

Nous voyons également les Arènes Sportives s’équiper, mais pour nous cela ne change pas grand chose, ce sont déjà des clients. Là encore, cela ne va pas basculer d’une production classique à une production remote en quelques années, les deux modes vont co-exister un certain temps. Toutefois il est sûr que la technologie IP permet de rationaliser certains coûts. Dans la production classique, les déplacements représentent 50 % du budget. Notre nouvelle ligne de mélangeurs DYVI va dans ce sens, et pose les premières pierres d’une nouvelle forme de travail à distance. Néanmoins, pour le moment, je pense que l’IP va servir principalement pour les liaisons de contribution. Il sera possible dans les cars de pouvoir disposer plus facilement de contenus. Il faut que les réseaux de télécommunications soient en mesure de supporter l’acheminement de contenus avec un haut niveau de qualité et de fiabilité. Le mode hybride sera le modèle des prochaines années.

MK : Quel budget est dévolu à la R&D ?
M. dL. : Près de 50 % de nos ressources sont allouées à la R&D, et 250 personnes travaillent sur ce sujet. C’est également la proximité avec nos clients et les acteurs du terrain qui nous permet de développer une compréhension fine des besoins et ainsi d’apporter de l’innovation pragmatique.

MK : Quelle est votre vision du marché et des prochains défis d’EVS ?
M. dL. : Le marché du broadcast est en pleine mutation. Les modes de consommation du contenu évoluent, de nouveaux acteurs de type OTT émergent et génèrent une pression sur les diffuseurs traditionnels. La révolution IP, qui a touché le secteur telecom il y a 10 ans, est en marche et va profondément affecter le marché du broadcast au cours des prochaines années. De nouveaux business modèles sont rendus possibles grâce à la virtualisation.

Notre défi est d’aider nos clients à gérer au mieux ces transitions afin de délivrer toujours plus, de manière plus efficace.

 

MK : Voyez-vous le 4K UHD comme une opportunité de développement ?
M. dL. : Le 4K UHD est une nouvelle étape de l’évolution de la qualité de l’image. C’est une opportunité de développement mais cela n’apportera pas de révolution comme a pu l’être la HD. Là encore notre volonté est de pouvoir garantir à nos clients leurs investissements futurs dans le 4K. Pour le moment, les demandes principales en matière d’équipements UHD viennent de nos clients au Japon et États-Unis. En Europe, les demandes 4K portent principalement sur une utilisation en zoom numérique permettant de faire un cadre HD dans l’image 4K.

 

MK : Est-ce que les mélangeurs DYVI sont stratégiques pour EVS ?
M. dL. : Absolument. C’est une nouvelle gamme de produits, basés sur une architecture innovante, qui sont complémentaires à nos solutions et nous permettent de renforcer notre offre pour la production live. Les mélangeurs DYVI vont devenir des clefs de voute importantes dans l’infrastructure des prestataires, permettant d’interconnecter encore plus facilement les produits EVS mais aussi d’autres solutions compatibles. Le lancement s’est fait il y a deux mois, et nous avons déjà de nombreuses pré-commandes. Les premières livraisons se feront fin d’année.

 

MK : Quelle approche avez-vous des environnements IP ?
M. dL. : L’histoire a démontré que l’IP gagne toujours à la fin. Par exemple : TV analogique sur le cable TV vers l’IPTV, le réseau cellulaire vers le 4G. EVS a une longue expérience en termes de transition vers l’IP, que ce soit C-CAST (plateforme de distribution 2nd écran), MultiReview (basé sur l’IP et permettant l’accès, la revue et le contrôle des différents angles de caméra) et récemment DYVI (IT/Software based video production switcher).

Les facteurs clés du succès de l’IP pour EVS seront l’interopérabilité avec d’autres constructeurs, et la définition d’un standard commun. Il faut assurer à nos clients une protection de leurs investissements avec une migration graduelle et des solutions hybrides. 

 

MK : Quelles tendances pour ce dernier trimestre 2015 ?
M. dL. : Notre solution IP4Live conçue pour la production remote repose sur une infrastructure IP ouverte. Nous avons également élargi les outils de contrôle du direct sous la bannière LSM Cockpit incluant le contrôle de deux caméras SuperMotion 6X plus deux caméras enregistrées sur un seul serveur.

Concernant notre offre graphique, nous proposons l’extension de la gamme d’outils de live graphique avec Epsio FX Reveal (insertion de données externes tels que les scores ou données biométriques pour renforcer l’info vers le téléspectateur durant les directs).

La diffusion multi-screen n’a été pas oubliée avec l’intégration du module d’ingest « Ingest Funnel » dans la gamme d’outil de gestion de contenu live permettant d’ingérer, de transcoder, et masteriser différents contenus et formats dans un process de direct ou quasi direct.

Enfin, notre solution DYVI peut s’articuler autour d’un workflow distribué permettant de mutualiser les différentes ressources de productions dans un même campus grâce au réseau IP.” 

 

Venez rencontrer les équipes d’EVS sur le Salon le Satis stand E 041, à partir d’aujourd’hui et  jusqu’au 19 Novembre – Paris Porte de Versailles Hall 5.2 

 


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 14 octobre 2021