En quelques mots, pouvez-vous revenir sur l’historique du Festival d’Annecy…
A l’origine, il y a eu deux éditions, en 1956 et 58, lors du Festival de Cannes. Les promoteurs de cette idée n’étaient pas totalement satisfaits. C’est finalement en 1960, que la municipalité d’Annecy a accepté de réunir le monde de l’animation. Ce festival va croître au fil du temps…C’est seulement en 1985, qu’est créé et intégré le marché du film (MIFA), au festival.
L’expansion du festival est un succès…
C’est vrai, aujourd’hui, ce sont 2500 œuvres qui sont présentées annuellement. Cette croissance est due, je l’espère, à la réputation grandissante de notre évènement et, aussi à la progression de l’art de l’animation à travers le monde. L’extension du Festival nécessite une organisation : 32 permanents collaborent, au succès de ce rendez-vous qui est devenu incontournable dans le monde.
Avez-vous quelques chiffres sur le nombre d’accrédités ?
L’an dernier, 7100 accrédités étaient enregistrés. Je pense que, cette année, nous réussirons et, dans un contexte difficile de crise, la même performance.
L’Europe soutient ce festival « Majeur » de l’animation ?
Nous bénéficions de fonds européens, par le biais du programme Europe Créative. Nous bénéficions aussi du soutien de l’Etat Français, à travers le CNC.Le Festival contribue au développement de l’industrie de l’animation ; un secteur qui fait appel aux coproductions (investissements onéreux) européennes et, désormais internationales. Des régions comme L’Asie, l’Amérique du Sud et l’Afrique du Sud sont entrain de percer dans ce domaine. L’un de nos objectifs est de favoriser les rencontres entre les différents acteurs de cette industrie et tous les continents afin que tous puissent, au mieux, faire évoluer leurs projets.
Quelle est la représentation géographique…
Environ 80 pays sont représentés. Plus de 50 % des participants sont européens ; la croissance est constante avec une progression de représentants de pays émergents. Cette année, par exemple, la Malaisie sera présente pour la première fois.
Il y a t’il une particularité qui se dégage, pour cette édition ? Quels en sont les points forts…
Nous avons décidé de rendre compte, non pas d’un pays, comme nous l’avons fait ces dernières années, mais d’une technique !
En l’occurrence, cette année, il s’agit de l’animation en volume ou image par image, (stop motion et go motion, en anglais). C’est une technique très ancienne, de plus en plus utilisée, dans un monde où l’on fait appel aux techniques numériques. Nous lui rendrons hommage, à travers 16 programmes de maîtres anciens ou contemporains.
Nous allons retrouver, aussi, des programmes en référence à l’anniversaire de la grande guerre de 14-18 avec des films inédits d’animation, sur ce conflit. Nous fêterons, aussi, les 100 ans de la naissance du maître de l’animation qu’est McLaren ; l’angle choisi pour cet honneur, est d’en trouver des héritiers en terme de créativité. Et, les réponses, seront dans les salles ! De nombreuses avant-premières sont prévues, et, aussi des rencontres avec des équipes de films à travers des « Leçons de cinéma » ou des « Work in progress. ». Le public est invité à rencontrer les équipes afin d’instaurer le dialogue ! Nous recevrons, Carlos Saldanha qui est le réalisateur de l’Âge de glace et qui, viendra parler de Rio 2. L’ouverture permettra de découvrir Le Conte de la princesse Kaguya réalisé par Isao Takahata.
Dans la semaine, des sociétés comme Pixar ou les studios Disney, présenteront leurs nouveaux projets Feast, Inside Out… Et, au total, plus de 1500 étudiants en animation seront présents dans la semaine apportant un côté festif, créatif !
Quels sont les objectifs des participants au marché, selon vous ?
Il s’agit pour les participants de vendre des contenus, monter des projets, voire recruter des talents. Des projets « pitchés », lors de Master Class, peuvent être l’occasion de rencontrer des producteurs, des diffuseurs et mobiliser des financements ! Le Festival crée des passerelles entre les différentes parties prenantes de cette industrie qui veulent se retrouver. La concentration du Festival, en un lieu et une semaine, répond à des attentes certaines…
Constatez-vous de grandes tendances, dans le domaine de l’animation…
Oui, une (depuis un petit moment), et qui explose aujourd’hui, que l’on appelle l’hybridation technique ou, technologique. En fait, il s’agit de faire appel à différentes techniques d’animation, un mélange. Une autre forme d’hybridation est de mélanger des images réelles et animées, à travers une écriture documentaire de longs métrages…
Quels sont vos objectifs à court et moyen terme ?
Nous ne sommes pas loin, d’atteindre une limite dans nos infrastructures, pour l’accueil des participants.. Nous aspirons à développer, notre événement, dans de nouvelles infrastructures ! Quant à 2015, nous fêterons les 30 ans du MIFA, un événement qui s’annonce riche en innovations…
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Pour photo : © Gilles Piel/Citia