Rencontres Cinématographiques de Dijon : Franck Riester s’engage en faveur de l’industrie du cinéma…

Présent jeudi dernier aux Rencontres Cinématographiques de Dijon, le ministre de la culture a ouvert le débat « Quelle loi audiovisuelle à l’ère numérique ? » en s’adressant pour la première fois depuis sa prise de fonction à la communauté professionnelle du cinéma. Il a, à cette occasion, fait un point d’étape sur les derniers avancements de la filière et également présenté les orientations qu’il souhaite impulser à sa politique audiovisuelle et cinématographique…
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Après avoir souligné combien le cadre de régulation français est obsolète, le ministre a précisé que la réforme de la loi audiovisuelle de 1986 représenterait une opportunité ( le projet de loi attendu au printemps 2019 s’appuiera sur le « rapport d’information sur une nouvelle régulation de la communication audiovisuelle à l’heure du numérique »  présenté à l’assemblée Nationale par la députée Aurore Bergé en Octobre dernier )…

 

« Les défis sont immenses. Mais nous avons les moyens de les relever. Et notre premier moyen, c’est vous : ce sont vos talents et votre audace ; ce sont la qualité et la richesse de vos productions, de vos coproductions, de vos coopérations.Quand vous unissez vos forces, vous êtes capables de tout. J’en veux pour preuve l’accord qui vient d’être signé par les organisations du cinéma et Canal+. » a souligné le ministre en s’adressant à la communauté présente dans la salle. 

 

L’accord signé par Canal + devrait permettre d’avancer sur une très attendue réforme de la chronologie des médias; celle-ci aura vocation à consolider le modèle de financement de la création audiovisuelle française, en favorisant les diffuseurs les plus vertueux tout en créant une ouverture de l’accès du public aux œuvres grâce à une prise en compte l’évolution des attentes et des usages, comme l’a souligné le ministre. 

 

Dans le cadre de son discours, Franck Riester a, en outre, mentionné que Canal+ s’était engagé à présenter sa candidature au CSA pour la poursuite de son exploitation TNT…

 

Le ministre de la culture s’est par ailleurs exprimé au sujet du service public en précisant que l’État serait fidèle à sa mission d’actionnaire du service public avec des financements pérennes et justes afin de garantir ses ambitions… « L’audiovisuel public est absolument essentiel à notre paysage audiovisuel et cinématographique, tant ses investissements sont importants dans la création. Il doit le rester, et occuper une place plus centrale encore « ,  a-t-il commenté en exprimant la nécessité de se rapprocher des génération de moins de 30 ans, qui représentent un tiers de la population, et de développer une plus grande proximité territoriale, notamment grâce à des coopérations renforcées entre France 3 et France bleu.

 

« Faire de l’audiovisuel public un média tourné vers le numérique, implique de faire des choix. Je les assume. L’offre linéaire sera recentrée autour d’une identité plus marquée. A ce propos, je veux le dire avec force : le service public saura honorer l’excellence française en matière d’animation ; et l’ensemble des chaînes nationales devra assurer une visibilité appropriée à la dimension ultramarine de la communauté nationale… Par ailleurs, nous développerons, l’offre non linéaire », a détaillé le ministre qui envisage une plateforme éditorialisée et ouverte à la diversité culturelle.

Le ministre s’est aussi exprimé au sujet de l’adoption de la directive SMA (Services des médias audiovisuels) par le Conseil de l’Union européenne mardi 6 novembre… «  Il s’agit là d’une avancée majeure dans l’inclusion des acteurs du numérique à notre modèle….La transposition de la directive SMA nous permettra d’appliquer nos règles et nos obligations de financement aux plateformes de VOD mais aussi aux chaines de télévision qui sont établies à l’étranger et qui diffusent auprès du public français Et elle nous permettra de mettre en place un quota minimum de 30% d’œuvres européennes dans le catalogue des plateformes de vidéo à la demande.

 

 

Et la transposition de cette directive devra également être l’occasion de nous interroger sur l’équilibre des contributions au financement de la création entre les diffuseurs traditionnels et les nouveaux acteurs du marché », a-t-il ajouté avant de parler dudroit d’auteur et du partage de la valeur…

« La France a remporté une victoire décisive le 12 septembre au Parlement européen avec le vote de la directive « Droit d’auteur ». La mobilisation doit se poursuivre et ne pas faiblir jusqu’à l’issue des discussions au niveau européen avec le Conseil de l’Union européenne la Commission et le Parlement pour une rémunération juste et proportionnelle des créateurs ».

 

Il s’est aussi exprimé au sujet de l’économie de la filière qui doit trouver de nouveau levier pour renforcer ses financements…  « Le marché a été siphonné par les acteurs numériques ces dernières années. Et les pertes de la télévision sont lourdes : entre 2000 et 2017 les investissements publicitaires en télévision ont baissé de 15% passant de 39 à 33 milliards d’euros. Une partie d’entre eux souhaite une expérimentation d’élargissement des secteurs autorisés et a fait des propositions en ce sens. Nous sommes en train de les examiner. » a-t-il précisé avant de conclure son discours sur le sujet du piratage : « L’essentiel de notre arsenal s’attaque au téléchargement pair à pair alors que le piratage se fait désormais à 80% par diffusion en flux – le streaming en bon en français– ou en téléchargement direct. C’est sur ces terrains que nous devons prioritairement mener la bataille. Ce chantier est désormais rouvert depuis plusieurs mois…».