La fonction de DSI est nouvelle dans ce groupe qui s’est construit au fur et à mesure, où les départements informatiques étaient propres à chaque structure. Mais l’expansion de la société et la démultiplication des projets ont rendu nécessaire de rationaliser l’ensemble.
Le groupe On Entertainment a trois ans. Dirigé par Aton Soumache, il regroupe différents métiers liés à la production et tournant autour de la série d’animation, du long-métrage d’animation et du Live. Chacun de ces métiers est présent respectivement sur trois sites principaux : Paris, Luxembourg et Montréal, et des sites de partenaires pour la fabrication proprement dite des animations.
En France, Method Animation, filiale du groupe, produit les séries dont une douzaine sont en chantier. Le site parisien accueille également Chapter 2, la société de production dédié au Live. Parmi les références récentes pour les deux structures, il y a Papa ou Maman 2 ; ou pour les séries Miraculous, Robin des Bois, etc.
Onyx Lux au Luxembourg s’occupe des longs métrages à budget moyen. La société a ainsi finalisé Drôles de petites bêtes qui sort au mois de décembre, et enchaîne sur Croc-Blanc.
Enfin, un troisième site a été ouvert il y a trois ans, On Animation Studio Montréal au Canada. Ce site est maintenant totalement autonome pour les longs métrages à gros budget. C’est là qu’a été conçu Le Petit Prince et où, à l’heure actuelle, est en production le film Playmobil. Pour ce long métrage, dont la sortie est prévue pour le premier trimestre 2019, quelque 120-130 personnes travaillent dessus actuellement, leur nombre devrait monter en début d’année à 200-250 personnes.
On Entertainment regroupe aussi d’autres entités qui relèvent de la distribution, de licences, produits dérivés, etc.
Le siège parisien joue également le Hub technique en termes d’entrées/sorties des fichiers, comme le souligne Pascal Fabre : « Nous disposons de deux grosses salles de serveurs qui regroupent l’ensemble des équipements liés à de la production de séries et de longs métrages, puisque nous distribuons des services, comme les licences, à tout le groupe. Nous disposons d’une large capacité de stockage. Nous ne sommes pas loin du pétaoctet de données utiles. Nous nous occupons aussi de la distribution des datas aux structures qui fabriquent pour nous. Method Animation s’occupe en effet de tout ce qui est préproduction et suivi de production des séries ; les séries elles-mêmes étant fabriquées dans des studios se trouvant essentiellement en Asie : Corée, Inde… ».
Des données et des transferts massifs
Pour l’essentiel, les productions sont produites en full 3D, voire en hybride (décors ou personnages réels et images de synthèse). L’année dernière, Sept nains et moi, était une production hybride : une partie Live, une partie 3D. La saison 1 a été diffusée sur France Télévisions, la saison 2 est en tournage au studio de Saint-Ouen. C’est très gourmand en stockage évidemment…
La solution IBM Aspera a été déployée en 2016 avec une mise en production fin septembre. « Elle l’a été pour deux usages, le premier usage que nous définirons comme standard est la communication avec les labos. Beaucoup de laboratoires, tel Technicolor, utilisent Aspera. Nous avons besoin d’effectuer des transferts, et utilisons pour cela IBM Aspera Faspex. Nous envoyons des fichiers, et nous en recevons. Nous avons des notifications de distribution, cela reste simple », précise Pascal Fabre.
On Entertainment utilise également la partie Share, une solution IBM Aspera qui permet de partager des dossiers de travail en cours de production. « Nous utilisons Share pour avoir un flux ininterrompu de données entre les studios chez qui nous faisons fabriquer les films, en Corée et en Inde. Nous partageons notre travail sur lequel ils mettent des fichiers, en utilisant la technologie Faspex. Avant, nous nous servions, comme tant d’autres, du FTP, mais sur les grosses productions sur lesquelles nous travaillons aujourd’hui nous avons besoin d’un workflow plus fluide, nous utilisons Share d’IBM Aspera qui nous apporte de nombreux avantages », explique Pascal Fabre.
Et de poursuivre : « L’organisation de travail est simplifiée grâce à Faspex. C’est plus rapide, plus fluide, facile à manager une fois qu’il est mis en production. Pour l’essentiel, il a fluidifié l’échange de datas et a aussi amélioré la qualité de service. Sur la partie Share, c’est un vrai outil de travail, parce que du coup les équipes peuvent avoir des flux avec les autres studios et cela change tout. Vu les gros décalages horaires… C’est simple, on peut avoir des échanges de datas et une réactivité sur ces échanges. La qualité finale, la vitesse de transfert, font que l’on est davantage réactifs, nous a gagné de la qualité de service ! ».
Des tests en cours
Pour le moment, le groupe n’a pas encore déployé une solution de partage Share avec Montréal qui produit les longs-métrages à gros budget car les besoins sont différents. Montréal est indépendant en termes de fabrication, toutefois la solution IBM Aspera Sync a été testée en grandeur nature.
« Nous avons procédé à des tests de rsync classique, nous étions aux alentours de 15 mégabits en moyenne ; via Aspera Sync, nous avons plutôt des débits 80-85 mégabits pour la même ligne. Nous l’utiliserons, je pense, dans peu de temps pour tout ce qui est réplication de production, puisque nous devons pouvoir répliquer les données du site hors site. »
Aspera Sync est une plate-forme destinée à la réplication et à la synchronisation multidirectionnelle de fichiers capable de traiter des millions de fichiers individuels jusqu’à 1000 fois plus vite que des outils conventionnels comme rsync.
« Pour l’heure, les volumes ne sont pas énormes. En revanche, plus la production avance, plus la volumétrie augmente. Et à ce moment-là, on devra pouvoir faire de la synchronisation qui puisse se passer en une soirée ou une nuit. »
Si, pour le moment, le rendu des fichiers 3D se fait sur les clusters de la salle technique de Paris, On Entertainment a commencé à faire des tests de rendu IBM Cloud, en particulier au Luxembourg sur Drôle de petites bêtes.
« IBM nous a mis à disposition quelques serveurs pour pouvoir voir comment cela pouvait être répliqué à plus grande échelle. Tout le mois d’août, nous avons procédé à des tests sur un nombre de serveurs plus important pour pouvoir extrapoler sur le rendu final de Playmobil, afin de voir ce que cela pouvait donner. L’expérience est validée au niveau technique, puisque nous avons mis en place toute la partie de cryptage des données entre notre site et leur infrastructure. La création des serveurs avec nos modèles et la duplication de ces serveurs se monte à un nombre qui est pour le moment d’une dizaine, mais qui peut monter à 100, 200, 500… 1000 tout dépendra de la volumétrie dont nous aurons besoin ! »
Le déploiement des solutions IBM Aspera a été réalisé par CTM Solutions avec les équipes d’IBM Aspera.
LISTE DES SOLUTIONS
• IBM Aspera Enterprise Server 100 Mbps
• IBM Aspera Connect for Web access 100 Mbps
• IBM Aspera FASP Proxy licence
• IBM Aspera Web 10 clients
• IBM Aspera Faspex Application
• IBM Aspera Share Application
• IBM Aspera Drive 2 licences
* Article paru pour la première fois dans Mediakwest #24, p. 88. Abonnez-vous à Mediakwest (5 nos/an + 1 Hors série « Guide du tournage) pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.