“La réalité virtuelle est, pour nous, un axe assez intéressant de développement. Nous travaillons sur la production numérique depuis plusieurs années et nous nous intéressons particulièrement à la production interactive et à la production de jeux vidéo. En fait, l’univers de la réalité virtuelle arrive à la confluence de tous ces territoires.
Le point de vue subjectif, l’interactivité possible et l’immersion dans un sujet, un lieu, nous permettent de mettre à profit l’ensemble de l’expertise que l’on a développée ces différentes années.
Nos projets sont très divers. Nous avons développé des expériences pures de réalité virtuelle par exemple, le projet Urgence au Sud-Soudan, qui est un reportage sur le délitement de l’État soudanais.
Nous avons également porté des projets qui s’inscrivent dans une offre globale de programmation. Typiquement, la fiction I, Philip, que nous avons diffusée au mois de février, s’inscrivait dans un temps fort de programmation autour de l’auteur américain de science fiction Philip K. Dick. Nous proposions à la fois un documentaire assez classique d’une biographie de Philip K. Dick, mais également un jeu vidéo qui s’appelle Californium, et également I, Philip – coproduite avec Okio – qui représentait notre première fiction pour casque de réalité virtuelle.
Arte se positionne en tant que media global, c’est-à-dire un média qui ne fait pas que retranscrire sur le Web des programmes télévisuels, mais propose sur le numérique une offre adaptée aux usages, adaptée aux capacités du numérique, très immersive notamment dans le cas de la fiction I, Philip.
Aujourd’hui, le champ est très neuf, donc très vaste. Nous n’avons pas forcément d’a priori sur tel ou tel genre. Ce qui nous intéresse c’est vraiment la façon de raconter des histoires, la réalité virtuelle a aussi beaucoup d’intérêt d’un point de vue documentaire, pour nous immerger dans un lieu, un événement.
Par exemple nous avons en production, en ce moment, une série de vidéos documentaires sur le cercle polaire Antarctique. Difficile d’y aller, difficile de s’imaginer à quoi cela ressemble et la réalité virtuelle va nous permettre de nous plonger au cœur de cette région.
Pour le jeu vidéo, nous cherchons des narrations hybrides qui entremêlent fiction, le jeu vidéo, l’interactivité. Nous avons déjà développé quelques jeux vidéo, l’un d’entre eux s’appelle S.E.N.S.
Les types de projets que nous recherchons aujourd’hui : de la fiction, du documentaire, du jeu vidéo, de l’immersion…Ce qui nous importe avant toute chose: c’est la cohérence entre le support et l’idée. Nous ne plongeons pas dans la réalité virtuelle parce que c’est le nouveau gadget à la mode. Nous nous intéressons au media parce qu’il permet de raconter des histoires, avec des points de vue originaux…”