La gamme des caméscopes connectés de Panasonic comprend quatre références : AJ-PX270, AJ-PX380G, AJ-PX800G et AJ-PX5000G auxquels s’ajoutent les enregistreurs de table AJ-PG50 et AJ-PD500. Les fonctionnalités réseaux sont identiques sur ces six appareils. Ils disposent tous d’une embase RJ-45 pour un raccordement sur réseau filaire et d’un port USB 3.0 « Host » pour recevoir une clé wifi (obligatoirement le modèle AJ-WM30 proposé par Panasonic) ou un dongle 4G fourni par l’opérateur.
Les fonctionnalités réseau sont d’abord conçues pour connecter directement les caméscopes au service cloud de postproduction P2 Cast mis en place par Panasonic. Lors d’un tournage, les fichiers Proxy enregistrés dans le caméscope (avec une résolution allant du format 480 x 270 au Full HD et un débit compris entre 0,8 et 6 Mb/s) sont découpés en éléments de deux minutes transmis immédiatement en FTP dans le cloud.
Au siège de la chaîne, un journaliste, via une interface web, peut les consulter en séquences intégrales et sélectionner les parties intéressantes. Après renvoi de l’EDL vers les caméscopes, celles-ci sont transmises en haute qualité depuis le format AVC-G25 au Full HD AVC-I100. L’interface web permet également de paramétrer les caméscopes à distance, de visualiser leurs divers états techniques (dont le niveau de batterie !) et de les localiser sur une carte. Il s’agit d’un outil de management qui n’a rien à envier à ceux exploités pour la gestion des flottes de DOS/4G.
Des applis dédiées iOS et Android sont également prévues pour effectuer les mêmes tâches depuis une tablette ou un smartphone. Pour les utilisateurs non abonnés au service P2 Cast, il est possible d’envoyer les fichiers enregistrés directement vers un serveur FTP. Des web API sont disponibles pour associer les outils P2 Cast à des systèmes de postproduction et de news room tiers.
Panasonic a signé un partenariat avec LiveU pour effectuer de la transmission « live » depuis ses caméscopes connectés. Les outils d’encodage, la gestion de la QoS et les protocoles réseau propriétaires du spécialiste de la transmission 4G sont directement intégrés dans les caméscopes connectés de Panasonic. Il suffit d’insérer une clé 4G dans le port USB pour mettre en place un « live » vers les infrastructures Live U.
Grâce à la plate-forme d’échanges Live U Central, il est possible d’envoyer les images vers d’autres partenaires ou services de streaming. La clé 4G est équipée d’une seule carte SIM et n’exploite donc qu’un seul canal de transmission sans redondance, contrairement à un vrai DOS/4G basé sur le bonding et des liaisons multi-opérateurs.
Pour les chaînes qui n’exploitent pas de services Live U, Panasonic propose un logiciel dénommé P2SS (P2 Stream Server), destiné à recevoir en live les images transmises par quatre caméscopes connectés simultanément et à les convertir en signaux SDI. Il offre également les outils de supervision et de paramétrage pour un parc de 20 unités.
Teradek, le Meccano du streaming
Si on souhaite mettre en place du live streaming sans posséder l’un des caméscopes connectés décrits ci-dessus, la solution alternative consiste à l’associer à l’un des modules d’encodage et de transmission Teradek. Ce constructeur propose plusieurs gammes de modules de transmission (Vidiu, Cube, Bond) selon les entrées disponibles, les fonctions à assurer et les interfaces réseau disponibles. Il est possible d’associer plusieurs systèmes selon la configuration de tournage ou de transmission.
Teradek complète ses produits par une gamme de logiciels et de service pour piloter et superviser ses modules de transmission, mettre en place des liaisons agrégées (Ethernet, wifi, 4G) soit avec le Bond ou en associant plusieurs iPhones.
La grande force des produits Teradek réside dans la multiplicité des services de streaming préconfigurés dans ses produits. Avec les identifiants de son compte, on peut facilement établir une liaison vidéo live vers ses propres infrastructures (Mpeg-2 TS, TriCaster et Wirecast sur option) ou bien directement vers Livestream, Ustream, YouTube Live, Facebook Live, Twitch, Wowza ou un serveur RTMP. Teradek complète son offre avec Sputnik, un serveur de réception tournant sous Linux, et Core un service cloud de management des unités d’encodage, de routing des flux, d’enregistrement et d’archivage. L’offre est très modulaire et permet d’assembler des configurations de diffusion live et de streaming selon l’architecture désirée et l’envergure du projet.
* Extrait de notre article paru pour la première fois dans Mediakwest #21, p. 76-80. Abonnez-vous à Mediakwest (5 nos/an + 1 Hors série « Guide du tournage) pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.
La première partie de cet article “Streaming et production dans le cloud, des caméscopes de plus en plus connectés” est accessible ici.