La visioconférence était construite autour d’une image au quart de la résolution de la vidéo SD courante. Avec un bond qualitatif énorme, la HD a permis que l’image et le son soient réellement à la hauteur. Il existe aujourd’hui des versions 720P et 1080p. Les écrans plats ont eux aussi permis d’avoir une image plus réaliste du correspondant en taille.
Le passage aux connexions IP, qui ont remplacé les lignes Numéris (ISDN en anglais), a permis de faire chuter considérablement les coûts de communication. C’est aussi une simplification de connexion qui permet une mise en liaison beaucoup plus rapide. Le flux visioconférence se mêlant aux échanges internet normaux de l’entreprise.
Toujours possible, les lignes Numéris sont des lignes de téléphone spécialisées à large bande. Pour transmettre une visioconférence, il est nécessaire d’utiliser 3 à 4 lignes en parallèle. Lors d’une mise en liaison de deux sites, une première connexion est établie, puis l’activation des lignes supplémentaires est réalisée. Cette méthode est plus complexe en termes de configuration et présente le risque de non connexion d’une ligne au détriment de la qualité d’image. En IP, les codecs de visioconférence testent la qualité de la ligne et opèrent une auto régulation de la vitesse de transmission, pour s’adapter à la capacité du réseau.
Les visioconférences basées sur les protocoles H264 sont aujourd’hui totalement compatibles entre constructeurs, seules quelques fonctionnalités très spécifiques peuvent parfois rester propriétaires. Mais l’échange d’image, de son et l’envoi parallèle d’une image « document » type écran d’un PC, sont réellement compatibles. Ce qui fait de la visioconférence une solution fiable de réunion à distance, quel que soit le constructeur.
Toutes ces qualités font que la visioconférence, qui était réservée aux patrons et à la direction, se démocratise rapidement au sein des entreprises. Ce moyen de travailler ensemble est aujourd’hui de plus en plus utilisé à tous les niveaux hiérarchiques de l’entreprise, toujours poussée par la réduction des frais de déplacement des collaborateurs et d’une meilleure productivité de leur temps de travail. Il est courant aujourd’hui de trouver 3 ou 4 salles de visioconférence sur le même site.
Au-delà des codecs traditionnels, les constructeurs viennent de sortir des applications compatibles pour tablettes iPad et Androïd en communication locale Wifi ou 3G. Appelées « Real Presence Mobile » chez Polycom, « Scopia Mobile » chez RadVision, « Cisco Cius » sur tablette propriétaire chez Cisco, ces applications permettent à un intervenant isolé de venir en communication dans une réunion de visioconférence isolée ou en multi-sites. Les tablettes utilisent un format particulier de codage le H264-HVC. Pour fonctionner, les tablettes doivent se connecter sur un serveur qui opère comme une passerelle de conversion de flux. Les prestataires proposent aujourd’hui le service de connexion pour un budget d’environ 50€/mois/tablette. Une entreprise souhaitant s’équiper d’une flotte pour ces collaborateurs a intérêt à abriter elle-même la passerelle.
À l’opposé de ces mini-systèmes, la télé-présence est un gros système, une combinaison de multiples canaux de visioconférence dans un environnement calibré, que ce soit la taille des écrans, la distance des participants, les conditions de lumières, etc. L’effet recherché est qu’étant assis à une table, le participant voit son correspondant à échelle réelle, comme si celui-ci était assis face à lui, et réciproquement. Les salles de télé-présence sont définies pour 6 participants maximum par site. Initialement propriétaires, les systèmes de télé-présence sont aujourd’hui compatibles entre marques. Il est aussi possible de connecter une salle de visioconférence simple vers une salle de télé-présence, en perdant simplement l’effet de réalité d’échelle rendu par la télé-présence.
Un autre point important est la gestion de la mise en connexion, parfois un peu compliquée, avec des adresses en IP, des affaires de « Pont » pour raccorder des sites utilisant un système de communication différent (Numéris/IP), des visioconférences à multiples site, etc. Les constructeurs et les gros prestataires proposent le service de gestion à distance de cette mise en connexion. Très apprécié dans les grands groupes ce service permet aux personnes de planifier leur visioconférence sur leur logiciel habituel de planification de réunion, tel Outlook par exemple. Le jour dit, à l’heure prévue, le prestataire établit la communication, il ne reste plus qu’à commencer la réunion.
Tout semble parfait dans le monde de la visioconférence. Le problème de fond reste la qualité de l’installation, sur beaucoup de salles de visioconférence. Installées par des professionnels de l’informatique, ou de l’audiovisuel au moindre coût, les responsables doivent comprendre qu’une salle de visioconférence n’est pas une simple salle de réunion. Une image va être transmise, cette image va représenter le site émetteur, or faire une image, une bonne image, nécessite des minima physiques.
L’éclairage est le point crucial. Une caméra ne peut pas faire une bonne image si l’espace est mal éclairé. L’installation doit donc comporter un fond uni, ni trop sombre ni trop clair. Les intervenants doivent être proprement éclairés, avec des lumières par le haut, le bas et de face, avec diffuseur. C’est particulièrement important pour les bas de visage. En cas d’éclairage plafond on obtient des ombres dans le cou, du plus vilain effet. De la même façon, éclairé par le haut uniquement, les cranes dégarnis offrent une magnifique brillance propre à diminuer l’autorité de l’intervenant. Éclairer aussi le mur de fond directement est important pour éviter les ombres portées trop dures. Les salles de télé-présence sont, à juste titre, tout à fait conçues dans ce sens, avec un bon éclairage. C’est le principe d’un éclairage sur plusieurs plans d’un plateau TV.
En revanche, un éclairage important de ce type est plutôt incompatible avec la vidéoprojection. Si la taille de la salle nécessite une vidéoprojection, préférer une déco très sombre du côté de l’écran et déporter les sources de lumières le plus possible vers les intervenants. Tenir compte dans le calcul de puissance lumineuse du projecteur, de l’ambiance éclairée, et utiliser un écran à contraste renforcé peuvent être des solutions de compromis.
Sur le plan sonore, le traitement acoustique de la pièce est nécessaire au cas où la pièce serait réverbérante. Dans ce cas, il est nécessaire d’installer des panneaux absorbants sur les murs pour casser les échos indésirables.
La visioconférence reste un media à développer. La demande sera d’autant plus forte que la prestation sera de très bon niveau, et que les utilisateurs se sentiront en confiance visuelle et sonore face à leurs interlocuteurs.