Napoléons d’Arles: rencontre avec Arnaud Hacquin fondateur de The Rabbit Hole (Interview Web TV)

Arnaud Hacquin est fondateur et dirigeant de l’agence de publicité Le Jardin des marques et de The Rabbit Hole, un studio de production transmedia qui se focalise sur les nouvelles écritures…
video

Cet été, Mediakwest a rencontré ce producteur familier des écritures transmedia dans le cadre de l’Innovative Communication Summit des Napoléons d’Arles, une occasion découvrir la place que peut prendre les nouvelles écritures dans un univers où le digital content se généralise… 

« Le Jardin des marques est une agence de publicité qui travaille dans une logique de transmédia sous le prisme du storytelling, et, The Rabbit Hole, qui a été créé l’année passée, a pour vocation de produire du contenu pour des diffuseurs – chaînes télé ou journaux en ligne. Dans le cadre de nos activités nous proposons et produisons des web documentaires, des serious game, des long forms (un type de format Web qui se développe aujourd’hui de plus en plus).

Je suis depuis toujours l’évolution des techniques de communication. J’ai démarré dans la publicité chez Publicis où je me suis spécialisé en marketing direct. Après être allé me former avec les grands de la vente par correspondance, j’ai glissé vers le digital, ce qui me semblait être une évolution naturelle. Je m’intéresse plus particulièrement au concept de storytelling transmedia et a son potentiel depuis 6 ans….», récapitule Arnaud Hacquin.

« La démarche narrative transmedia, qui peut être le produit de travaux d’auteurs, est très intéressante pour les marques. Afin de comprendre comment adapter cette démarche aux problématiques de brand content, je suis parti à la rencontre de professionnels d’horizons différents. Deux d’entre-eux sont désormais devenus mes associés: le scénariste de télévision Olivier Olivier Pouponneau, et, Flo Laval, réalisateur de documentaires.

En croisant nos discussions nous-nous sommes rendus compte que finalement ces nouvelles écritures impactait nos trois métiers et que l’on avait tout intérêt à travailler ensemble pour entremêler nos points de vues, nos méthodes de travail et au final pour créer ces types de nouveaux formats.

The Rabbit Hole, qui est la résultante de cette approche, est à la fois un studio transmedia autonome mais aussi un laboratoire pour l’agence Jardin des Marques.

Quelles sont les deux grandes difficultés que l’on peut rencontrer lorsque l’on travaille sur un projet transmedia ?

« Produire des formats nouvelles écritures, c’est faire travailler des talents qui viennent d’horizons complètement différents: des games designers, des réalisateurs, des codeurs, et, c’est ça qui est peut être le plus compliqué finalement dans ce métier. Il faut mettre tout ces gens autour de la table et les faire adhérer à un projet collectif pour lequel ils doivent travailler de manière intelligente.

Cela nécessite, certes, des méthodes de travail bien codifiées mais surtout un énorme respect du savoir faire de l’autre et c’est peut être ce qui était le plus compliqué concernant les premiers WebDoc sur lesquels on a travaillé il y a maintenant 4 ans…

Parfois, ces différents métiers ont du mal à dialoguer mais le respect de l’autre est vraiment crucial pour l’aboutissement du résultat final.

La deuxième difficulté, c’est l’économie du projet: Il s’agit de formats assez complexes donc coûteux puisque finalement un web-documentaire c’est à la fois un site Web mais en même temps une production audiovisuelle. Le coût est donc plus élevé que pour un site Web et qu’une production audiovisuelle dissociés. Il faut donc mettre en place de nouvelles approches économiques, des modes de financement éloignés de la logique d’une pure agence de pub ou de la logique d’un producteur audiovisuel classique. Nous travaillons beaucoup sur les modèles économiques, en recherchant l’apport des marques, les aides publiques. Nous essayons de mixer et de trouver les meilleures approches pour permettre de faire vivre les équipes tout en visant un produit final des plus satisfaisants. »

Quels sont les projets sur lesquels vous travaillez actuellement ?

Aujourd’hui le studio The Rabbit Hole travaille sur différents projets, on peut citer De si longues nuits qui est un dispositif transmédia dont l’épine dorsale sera un web-documentaire. Celui-ci relate la situation des femmes africaines dont les maris sont partis vivre en Europe pour gagner leur vie et qui leurrent leurs épouses sur l’avenir…En parallèle de ce Web-Documentaire, nous allons mettre en place des groupes de travail avec des associations locales. Elles dialogueront avec ces femmes pour les aider à gérer leur situation. Le mode de financement de ce Web-Doc peut donc être mixte et s’appuyer sur des subsides classiques et des financements de type ONU ou de type associations caritatives.

– Notre deuxième projet est un serious game sur la sexualité des adolescents qui s’intitule Sexe game . Nous sommes partis sur un fait de société : à savoir l’influence du porno sur la sexualité actuelle des ados. Une journaliste du magazine ELLE nous a demandé de créer un dispositif qui puisse permettre de contrebalancer le pouvoir négatif du porno auprès des jeunes et nous avons imaginé une application de type gamification.

Le support principal sera le téléphone puisque c’est finalement un outil de communication que les jeunes ont en main en permanence. Pendant une semaine, les ados pourront vivre une expérience fictionnelle dans laquelle ils devront prendre des décisions souvent en rapport avec la sexualité et se confronter à l’avis de sexologues, de pédopsychiatres et même de stars de porno pour essayer d’alimenter leur réflexion personnelle sur le sujet de la sexualité et au final contrebalancer un modèle comportemental qui, malheureusement, se généralise chez les jeunes.

– Parmi les autres projets dans nos cartons, nous avons notamment un longform qui se développe en parallèle d’une série de télévision tournée sur la vie de Mata Hari.

– Nous expérimentons aussi énormément la réalité virtuelle et l’on vient d’intégrer au sein de notre équipe un ingénieur Unity. Nous avons déjà sorti un jeu en Réalité virtuelle, il s’agit d’un module « laboratoire » qui a été produit à l’occasion de la dernière saison de Game of Throne. Nous avons à terme, le souhait de produire un véritable film interactif pour casque de réalité virtuelle et nous travaillons actuellement sur des scénarios qui puissent s’adapter aux problématiques de marques… »

 

Vous pouvez retrouver l’intégralité de cet interview dans notre vidéo Web TV…