En 2020, plus des trois quarts des films de fiction d’initiative française ont effectué des dépenses en effets visuels numériques. L’évolution du crédit d’impôt sur les effets spéciaux a également permis aux entreprises nationales de s’imposer sur les marchés étrangers et de venir concurrencer les studios anglo-saxons. Depuis 2011, le nombres d’entreprises de VFX en France est ainsi passé de 60 à 73 (+20%). En parallèle, l’effectif en équivalent temps plein par entreprise avait augmenté de 24% à la veille de la crise sanitaire.
– Crise sanitaire : des effets contrastés
Durant la crise sanitaire, les emplois permanents ont été relativement préservés comparativement aux autres secteurs de l’audiovisuel. En revanche, les contrats intermittents ont été fortement impactés par la crise (-52 % d’intermittents en avril 2020 par rapport à mars). Et, si la baisse de l’emploi intermittent a été plus contenu que dans d’autres secteurs, la reprise des tournages à l’été 2020 a marqué une forte reprise de l’activité dans l’ensemble de l’audiovisuel à l’exception des entreprises de VFX.
– Une filière largement concentrée et centralisée
En 2020, les 5 plus grandes entreprises du secteur représentaient plus de la moitié de la masse salariale totale, une tendance à la hausse qui signale une structuration oligopolistique ainsi que l’émergence d’entreprises leaders sur le marché. Par ailleurs, près de 80% des entreprises sont situées en région Île-de-France, les structures franciliennes représentant 94,3% de la masse salariale.
– Vers une pérennisation des carrières
La masse salariale des entreprises de VFX s’est fortement développée au cours des dix dernières années, passant de 46,4M€ à 62,5M€ (+35%), alors même que le nombre de salariés employés a baissé de 9%. Le tassement du nombre de salarié s’explique principalement par la baisse du nombre d’intermittents (-26% en 2020 par rapport à 2017). Le nombre de permanents a quant à lui augmenté de près de 39% sur la période ce qui indique une pérennisation des carrières.
Ce constat est corroboré par la part importante du nombre de CDI (29%) par rapport au nombre de CDD (6%). On constate également que les carrières s’allongent fortement depuis 10 ans et que l’ancienneté dans le secteur s’accroît. Ainsi, alors qu’en 2011 seuls 22% des salariés permanents déclaraient une activité dans le secteur des VFX depuis plus de 10 ans, ils sont désormais 34% et représentent une masse salariale équivalent à 27,2M €, soit deux fois plus qu’en 2011.
– Des problématiques de recrutement…
Cette réalité s’accompagne d’une augmentation de l’âge moyen des salariés du secteur puisque la part de salariés âgés de 40 ans et plus atteint désormais 31,4%, contre 21,1% en 2011. Une augmentation d’autant plus forte que le nombre de nouveaux entrants tend à diminuer ces dernières années et que les recrutements se complexifient (manque de personnes formées sur le marché, départ des diplômés vers l’international, défaut d’initiation aux VFX dans les formations audiovisuelles…).
– Une féminisation progressive
Depuis 2011, le nombre de femmes employées dans le secteur des VFX a augmenté de 10%, principalement chez les intermittents et les emplois en CDD. La part de femmes dans les emplois CDI reste relativement stable (32%) malgré une augmentation de 81% du nombre de femmes en CDI sur la période. Elles représentent désormais 31% de l’ensemble des effectifs (26% en 2011) et 27% de la masse salariale (23% en 2011).
Elles demeurent moins représentées chez les cadres que dans l’effectif global et se retrouvent principalement dans les fonctions supports : comptabilité et ressources humaines (78%), services généraux (74%), suivi de production (62%), métiers administratifs et commerciaux (53%)…