L’égalité femmes-hommes au coeur des préoccupations du CNC

Mi-Mars, le CNC organisait une table ronde Femmes et cinéma : la relève. Frédérique Bredin, Présidente du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) a lors de la rencontre présenté une série de chiffres sur la place des femmes dans les filières de la réalisation, la production et la formation dans les secteurs du cinéma et de l’audiovisuel, elle a également dévoilé une série de mesures...
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La France bonne élève mais peut mieux faire !

Les dernière études sur la disparité hommes / femmes montrent que les disparités s’amenuisent dans l’industrie du cinéma français…

– La France compte le plus grand nombre de femmes réalisatrices de longs métrages d’Europe : + 63 % en dix ans.

– Un film sur deux réalisé par une femme en Europe est réalisé par une Française.

– A l’Avance sur recettes, les projets déposés par les femmes sont plus souvent soutenus que ceux déposés par les hommes (11% de taux de réussite chez les femmes contre 9% chez les hommes)

– La moitié des premiers films soutenus à l’Avance sur recettes sont réalisés par des femmes.

 

Malgré les progrès accomplis depuis plusieurs années, il est nécessaire de continuer à agir. « La feuille de route du CNC est claire : le Centre doit être moteur et acteur de la politique d’égalité dans le domaine de la production cinématographique et audiovisuelle dans le cadre de la feuille de route volontariste fixée par la ministre de la culture Françoise Nyssen », a déclaré Frédérique Bredin.

 

Lors de la rencontre, la Présidente du CNC a annoncé la mise en place d’une première série de mesures en faveur de l’égalité femmes-hommes :

 

Mise en place d’un nouvel observatoire de l’égalité femmes-hommes dans le cinéma et l’audiovisuel. Au-delà des études déjà effectuées par le Centre, cet observatoire produira de manière régulière, chaque année, des statistiques ‟genrées” sur la place des femmes, en termes d’emplois, de salaires, dans les aides attribuées par le CNC.

 

– Instauration systématique de la parité dans l’ensemble des Commissions du CNC et pour les Présidences de celles-ci, au fil des renouvellements. Au-delà des obligations légales (40%), le CNC compte déjà 51% de femmes parmi les membres de ses Commissions. L’objectif est de garantir ce niveau dans le règlement général des aides (RGA) du CNC et d’instaurer un principe de parité pour les Présidences de commissions. A l’heure actuelle, un tiers des Présidences sont présidées par des femmes.

Pour compléter cette mesure, la parité dans les jurys des festivals et des écoles soutenus par le CNC sera également mise en place.

« Nous avons besoin de cette multiplicité des personnalités pour promouvoir tous les cinémas et valoriser le plus possible la diversité des sensibilités » a mentionné Frédérique Bredin.

 

Lancement d’une étude sur le devenir des femmes diplômées des écoles soutenues par le CNC. Alors qu’elles sont très représentées à la Fémis, les femmes sont minoritaires dans la réalisation. L’école Louis Lumière comprend elle 31% d’étudiantes et seulement 22% de cours sont confiées à des femmes. Conscient de ce retard pris, l’école a créé une mission égalité femmes/hommes.

Cette étude CNC va permettre d’objectiver les difficultés d’accès à l’emploi notamment dans la réalisation et le scénario, mais aussi dans les filières techniques (image, son et effets visuels). Les conclusions de l’étude donneront lieu à la mise en place de dispositifs d’accompagnement appropriés.

« Le plus important à mon sens est d’agir à la source, c’est-à-dire au niveau de la formation » explique Frédérique Bredin.

 

Ces actions sont une première étape, qui touchent à l’amélioration des outils d’observation et de la représentativité des femmes dans les commissions et les jurys. Par ailleurs, à la demande de la Ministre de la Culture, Françoise Nyssen, le CNC continuera d’approfondir d’autres pistes de mesures dans le cadre de la feuille de route Egalité femmes-hommes, qui feront l’objet d’annonces ultérieures.

 

La table ronde accueillait par ailleurs une réalisatrice, des techniciennes, une productrice et une exploitante tout juste trentenaires. Julie Billy, productrice chez Haut et Court et également une des membres fondatrices de l’association Le deuxième regard dont la marraine est Véronique Cayla (présidente d’Arte France), s’est positionné plutôt en faveur de mesure incitative de politique de quotas à intégrer dans le barême de soutien financier accordé par le CNC en fonction de l’emploi de femmes sur les films. Les techniciennes, Laura Marret, machiniste et Delphine Malaussena, chef opératrice son, ont émis quant à elles quelques réserves par rapport à cela… Si l’on fait appel à elles pour un film, elles veulent pouvoir se dire que c’est grâce à leurs compétences et non parce qu’elles sont des femmes ! L’exploitante Eva Letzgus envisage l’idée d’un mentorat et de coaching pour favoriser l’intégration des femmes dans les filières professionnelles peu féminisées. La scénariste et réalisatrice, Léa Mysius  a quant à elle rappelé que c’est la diversité en général qui est importante : hommes, femmes mais aussi surtout les différences de génération et de milieux sociaux.

Beaucoup demeure encore à faire…

 

 

Retrouvez tous les chiffres de Femmes et cinéma : réalisation, production, formation ici.


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