L’expérience immersive propose le point de vue de deux combattants ennemis virtualisés en 3D. Le spectateur, qui s’équipe d’un casque de réalité virtuelle, peut approcher et regarder ces personnages, comme il le ferait dans des conditions réelles, les deux combattants, qui ont été filmés respectivement en Israël et dans la bande de Gaza, répondent aux questions de Karim Ben Khelifa.
« Nous prévoyons de faire trois autres installations sur des scènes de conflits, au Congo, au Salvador et en Birmanie. Le budget total des 4 productions est de 1 600 000 euros. Il est financé par le CNC, France Télévisions Nouvelles Ecritures, l’organisme Canadien ONF, le Sundance Institute et Tribeca Film à New-York. Nous allons développer prochainement une application gratuite pour les Smartphones, en réalité augmentée cette fois. » Explique Chloé Jarry productrice chez Camera Lucida.
La partie technique assurée par Emissive
Le tournage des interviews a été pris en charge par une petite équipe, une condition indispensable étant donné la situation dans les zones de conflits. Le photojournaliste et son traducteur, un chef opérateur, un assistant et Fabien Barati, directeur général de la société parisienne Emissive interviennent sur site. 4 appareils Canon 5D sont disposés en plans fixes autour de l’interviewé. La modélisation 3D est ensuite effectuée à l’aide du logiciel 3D Max.
« Il faut compter environ un mois de travail pour la modélisation d’un personnage et 5 mois complets pour la production d’une installation » détaille Fabien Barati.
Dans la pièce immersive, le spectateur est équipé d’un casque audio, et d’un casque relief Oculus (d’autres modèles seront testés prochainement). Au dessus de ce dernier est disposé une constellation de boules réfléchissantes qui indiquent le positionnement précis du spectateur ainsi que l’orientation exacte de sa tête, et donc de la direction de son regard.
« Six caméras infrarouges Optitrack, reliées à un hub, filment en permanence la constellation de boules réfléchissantes. En fait, les caméras envoient une lumière infrarouge et réceptionnent son reflet émit par les boules. Ensuite, deux logiciels (celui d’Optitrack et d’un soft spécifiquement développé pour The Enemy) interprètent la mobilité du spectateur et influent sur la représentation des personnages modélisés » poursuit le directeur d’Emissive.
L’expérience, qui en est encore au stade du test, est vraiment très intéressante. Parmi les futures améliorations à attendre: il faudra s’affranchir du câble qui relie encore le casque au dispositif informatique et aussi pouvoir mettre plusieurs personnes en immersion en même temps, dans la même pièce.