Pour Bernard Fontaine, coordinateur de cette manifestation, « les démonstrations du RG Lab sont là pour confirmer l’intérêt de France TV pour l’UHD. Plus de 500 000 récepteurs ont été vendus en France*.” Ce déploiement qui avait déjà fait l’objet d’une première phase en 2014, prouvait que l’UHD est opérationnelle sur le plan technique, en production et en diffusion.
*chiffres données au printemps 2015
Trois réseaux de diffusion UHD
Les images du tournoi filmées en direct étaient diffusées sur trois téléviseurs 65 pouces raccordés chacun à un réseau distinct. Le premier recevait les images via l’émetteur de la Tour Eiffel (encodage HEVC effectué par Envivio avec un débit de 21 Mb/s) le second via le bouquet Fransat avec raccordement direct de l’antenne sur le tuner Sat du TV (encodage HEVC ATEME ou Thomson Video Networks à 30 Mb/s) et le dernier raccordé en IP à 16 Mb/s (encodeur Bbright) sur le réseau local de Roland Garros via un décodeur Technicolor. Des séquences enregistrées en 4K étaient également disponibles en différé sur youTube et codées en VP9.
Coupler la TNT et l’IP pour diffuser en UHD
Même avec une compression en HEVC, les débits engendrés par l’UHD risquent de dépasser les capacités des réseaux TNT. Les centres de recherches et les diffuseurs testent donc des alternatives associant en mode hybride la trans- mission hertzienne et le transport en IP. Un premier projet, H2B2VS, coordonné par Thomson Video Networks et regroupant de nombreux partenaires, propose de transmettre la partie HD de l’image via la TNT, le câble ou le satellite et le complément pour la 3D ou l’UHD via les réseaux broadband IP. Une première démonstration du H2B2VS était présentée au RG Lab.
Une seconde démarche, également présentée à titre de prototype, consiste à télécharger sur le disque dur interne du TV ou de sa box, les contenus UHD complémentaires. Ceux-ci sont décodés et associés au contenu HD diffusé en mode linéaire au moment de la diffusion à l’antenne.
Prise de vues et diffusion en HDR
Autre sujet au cœur des débats autour de l’UHD, le HDR (High Dynamic Range). Pour en illustrer les capacités et les performances, le consortium de recherches 4Ever avait mis en place avec Atmosphère une équipe de reportage qui filmait en HDR les événements du tournoi grâce une caméra Sony F55. Les rushes étaient montés en deux versions, l’une standard en SDR et une seconde avec une dynamique étendue en HDR. Les deux versions lues en simultané sans compression depuis un serveur Bbright étaient affichées sur deux moniteurs Sony BVM X300 et sur un TV prototype Bravia 75 pouces. Les visiteurs pouvaient ainsi apprécier visuellement le gain qualitatif apporté par le HDR.
Diffusion immersive et panoramique
Sur le court Philippe Chatrier et dans l’une des allées, France Télévisions avait installé deux prototypes de caméra panoramique 360° Giroptic, choisie pour sa taille réduite et l’intégration interne de la compression et du stitching. Les images étaient consultables via Internet sur iPad ou terminaux Android via des applications dédiées en direct ou en replay.
Livelike propose une nouvelle expérience pour suivre les grands événements sportifs. Son système de réalité virtuelle associé au C-Cast d’EVS servait à créer une loge virtuelle avec projection sur les murs du match en direct et sur un second mur la consultation des principaux matchs en replay. Chaque participant équipé d’un casque de réalité virtuelle navigue dans cet espace et échange ses impressions sur place ou à distance. Les projections étaient enrichies de données statistiques gérées et insérées par le système de diffusion de youFoot. Le système de LiveLike fonctionne sur une majorité de casques de réalité virtuelle comme le Samsung Gear VR, l’Oculus Rift, le Cardboard de Google ou le Morpheus de Sony. De son côté, Catopsys avait mis en place une salle de projection immersive diffusant des images 360° sur les quatre murs.
Le système d’analyse Mojjo
Mojjo est un système d’analyse des parties de tennis. Une caméra filme en plan large le court de tennis et envoie ses images vers un PC qui détecte les limites du terrain, la trajectoire de la balle et ses impacts au sol. Un algorithme in- terne en déduit les points et les fautes éventuelles qu’il rassemble dans une base de données. La partie est enregistrée en vidéo et des pointeurs sont posés à chaque action ou faute des joueurs. Une recherche multicritères sert à sélectionner les phases critiques de manière à ce que les joueurs corrigent leurs fautes.
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